Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Rouage précieux de l’équipe de France pendant de longues années, Robert Pirès peut être fier de sa longue et très belle carrière. En 2014, l’ancien joueur d’Arsenal avait toutefois surpris en rejoignant le Goa FC en Inde, pour un dernier challenge à plus de 40 ans. Une expérience dépaysante sur laquelle il est revenu avec franchise et honnêteté.
Parfois sous-côté, Robert Pirès était pourtant un ailier gauche dévastateur, aussi bien capable de distiller des caviars que de marquer des buts venus d’ailleurs. En France, personne n’a d’ailleurs oublié son numéro en prolongation de la finale de l’Euro 2000, ponctué d’un centre au cordeau pour la volée surpuissante synonyme de but en or de David Trézéguet.
En club, le Rémois a certes joué pour le FC Metz, où il s’est révélé, Marseille ou encore Villarreal, mais c’est bel et bien son passage à Arsenal sous la houlette d’Arsène Wenger qui reste dans les mémoires. Et puis, en fin de carrière, Pirès s’est offert une expérience pour le moins improbable en rejoignant l’obscur club du Goa FC.
Robert Pirès donne son ressenti sur son expérience en Inde
Cette signature s’est faite dans le cadre du projet de lancement de l’Indian Super League, et a contribué à rameuter plusieurs gros noms comme Freddie Ljunberg, Nicolas Anelka, ou encore Alessandro Del Piero. Évidemment, l’argent était au coeur de tout – pour Pirès, ce fut 600.000 euros pour deux mois. Sans trop savoir à quoi s’attendre, le Français a en tout cas été rapidement surpris – en bien :
Quand on parle de l’Inde, on pense habituellement au criquet. Je ne savais pas où je mettais les pieds au niveau du football, mais j’ai vite compris que les Indiens aimaient ce sport et ne voulaient qu’une chose : être aidés à franchir un cap.
Évidemment, du fait de son statut, Pirès a été considéré comme une véritable superstar à Margao, ville où son club était situé. Une adoration qui n’était pas pour lui déplaire, même si le Frenchie n’a pas nié le faible niveau global :
J’avais l’impression d’être une superstar (rires). C’était une sensation fortes. Mes coéquipiers me regardaient avec de grands yeux, comme s’ils avaient 10 ou 12 ans. Ils me posaient plein de questions sur Arsenal, l’équipe nationale… Et surtout, ils voulaient des conseils pour progresser. Parce que je vais être honnête, le niveau était moyen.
Au final, Pirès assure « ne pas regretter » d’avoir fini sa carrière en Inde, lui qui a vécu une aventure unique dans sa vie. Il expliquait ainsi à Ouest-France :
Au-delà de l’argent, j’ai vécu de superbes choses. On est allés à Chennai, et les gens sont venus juste pour moi, simplement parce qu’ils étaient fans d’Arsenal. C’était fou. Le football permet aux gens de rêver. Le jour de la demi-finale contre Calcutta, on a mis un temps fou à aller aux vestiaires. Il n’y avait pas de sécurité, c’était incroyable.
C’était une aventure extraordinaire au niveau humain. Je me suis vraiment éclaté, c’était fantastique.
Bien au-delà du ballon rond, finalement presque anecdotique, c’est surtout l’expérience humaine qui a marqué Robert Pirès durant son passage en Inde. Près de 10 ans plus tard, le football a certes continué à se développer en Inde, mais peut-être pas autant que ce qui aurait été espéré. Nul doute qu’en cas de besoin, Pirès sera prêt à donner un nouveau coup de main dans les coulisses.