Après leur avoir dit mis un stop, Roger Federer sans détour sur l’Arabie Saoudite : « Ils m’ont…

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Contrairement à tous les gros noms du circuit des dernières années, dont Rafael Nadal, Novak Djokovic, Jannik Sinner et consorts, Roger Federer n’a jamais disputé un match en Arabie Saoudite. Le Suisse avait pourtant été approché, avec un énorme chèque à la clé. En vain. Alors pourquoi un tel refus ? Il s’en était expliqué.

Au 21ème siècle, personne ou presque ne peut se targuer d’avoir autant contribué à l’expansion du tennis dans le monde que Roger Federer. Très actif aux quatre coins du globe, le Suisse est un ambassadeur impeccable de la balle jaune… mais il y a certaines limites qu’il n’a pas souhaité franchir par le passé, et notamment celle de l’Arabie Saoudite.

Pour comprendre, il faut remonter en 2018. Désireux d’étendre son « soft power » via le tennis, le pays de la péninsule arabique envisage une grande exhibition à Djeddah. Mais là où Rafael Nadal et Novak Djokovic donnent leur aval, et cela malgré l’assassinat récent du journaliste Jamal Khashoggi, commandité et avoué depuis par le régime saoudien, Federer dit non.

Roger Federer explique pourquoi il a refusé l’Arabie Saoudite… pour l’instant

Face à la presse, la légende vivante du tennis s’était montrée très calme et tranquille pour expliquer son choix. Il n’avait ni confirmé, ni infirmé les rumeurs selon lesquelles sa décision était liée à la situation des droits de l’Homme en Arabie Saoudite :

Ils m’ont contacté aussi. Mais je préfère ne pas jouer. M’entraîner me suffit, je suis satisfait de faire d’autres choses, et je ne souhaitais pas jouer là-bas à ce moment. Donc, pour moi, c’était une décision très rapide.

Pour autant, Federer a-t-il mis un véto définitif dans sa tête sur une potentielle association avec l’Arabie Saoudite ? La réponse est visiblement non, ou elle a tout du moins évolué.

Alors qu’il porte le projet de la Laver Cup depuis plusieurs années, « Rodgeur » a été questionné sur une possible édition dans le pays du Moyen-Orient. Et sa réponse était nettement plus ouverte :

Le Moyen-Orient est une possibilité aussi, oui. Je veux dire, tout est ouvert, même s’il n’y a aucune discussion en cours.

De leur côté, Djokovic et Nadal se sont rapidement retrouvés embarrassés par l’affaire en cours. Et après plusieurs semaines à tourner autour du pot, ils ont finalement annulé l’exhibition, officiellement en raison d’une « blessure » de l’Espagnol. Les deux hommes se sont bien rattrapés depuis, notamment tout récemment lors du « Six Kings Slam » organisé à Riyad.

Quelles que soient ses raisons, et il s’est bien gardé de les exprimer publiquement, Roger Federer a préféré faire une croix sur plusieurs millions de dollars plutôt que prendre part à la fameuse exhibition en 2018. Un choix fort de la part du Suisse, qui aurait toutefois nettement moins de poids si sa Laver Cup finissait par y tenir une édition future…