Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Premier Français élevé au rang de star en NBA, Tony Parker a fièrement représenté son pays de l’autre côté de l’Atlantique durant près de 20 ans. Ses racines lui ont cependant parfois valu de drôles de compliments de la part de légendes de la ligue.
Si les Français ont autant la cote de nos jours en NBA, c’est en grande partie grâce à la trace qu’y ont laissée leurs prédécesseurs. Les Victor Wembanyama, Zaccharie Risacher et autres Alexandre Sarr peuvent en effet remercier l’œuvre de leurs aînés, qui ont prouvé que des joueurs issus de l’Hexagone avaient toute leur place au sein de la ligue. Et même y endosser un rôle majeur.
Le meilleur exemple en la matière reste bien entendu Tony Parker, pourtant pas vraiment programmé pour rencontrer une telle réussite aux États-Unis. Sélectionné par les Spurs avec le 28ème choix de la Draft 2001, l’ancien meneur y a récupéré le statut de titulaire plus vite que prévu… et ne l’a par la suite plus lâché. Y compris durant les quatre runs de playoffs de la franchise conclus par un titre de champion.
Tony Parker, l’exception française qui confirme la règle ?
Malgré un palmarès à faire pâlir plus d’une icône de la ligue, Parker y a paradoxalement souvent été victime d’un manque de reconnaissance. Cela a par exemple été le cas lors des playoffs 2013, qu’il a pourtant conclus avec des moyennes de 20.6 points et 7.0 passes décisives. C’est en tout cas l’impression qu’avait le glorieux ailier de San Antonio, Sean Elliott, comme il l’avait alors déclaré à l’Express-News :
Sean Elliott : Tout ce qu’on dit sur les Français ne s’applique pas à Tony Parker. Ça ne lui correspond tout simplement pas. Il est aussi dur physiquement que n’importe qui. Et je vous promets que s’il jouait dans un plus gros marché, les gens le compareraient à un gars comme Allen Iverson, qui prenait des coups et tombait constamment.
Un discours et un rapprochement de taille de la part du double All-Star.
D’un côté, il est vrai que TP9 faisait preuve d’une résistance rare due à son style de jeu. Particulièrement attiré par le cercle, il n’hésitait dès lors jamais à pénétrer dans la raquette, quitte à devoir s’y frotter aux big men qui s’y trouvaient. Finir ses actions en déséquilibre, voire pratiquement au sol n’avait ainsi rien d’une rareté pour lui, et ne l’empêchait pas de se relever rapidement afin de retourner en défense.
Une fois cette approbation effectuée, les propos d’Elliott méritent d’être davantage décryptés. Après tout, difficile de fermer les yeux sur sa première partie et sur la réputation qu’il attribue aux Français. Réputation que l’on pourrait gentiment qualifier de « chochottes ». Pas sûr dès lors que cet hommage adressé à l’ex-international tricolore ait été effectué de la meilleure des manières.
Désireux de voir Tony Parker davantage salué pour sa robustesse en 2013, Sean Elliott avait alors fait référence à un prétendu cliché négatif sur les joueurs français. Cliché que le mythique meneur tricolore s’est quoi qu’il en soit assuré de faire mentir.