20 ans après, Jackson Richardson vide son sac : « Être porte-drapeau ? Je n’avais pas…

Jackson Richardson évoque son rôle de porte-drapeau aux JO
France TV (DR)

Par Rédaction | Sport

Moins visible qu’un Claude Onesta, très présent sur les plateaux de télévision durant les Jeux Olympiques, Jackson Richardson a pourtant joué un rôle majeur auprès de la délégation française, 20 ans après avoir été lui-même porte-drapeau. Une expérience dont il garde évidemment un vif souvenir, mais qui s’accompagne de deux regrets majeurs…

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Chef de mission, tel est le rôle qui a été alloué à Jackson Richardson durant ces Jeux Olympiques de Paris. Mais derrière ce terme fourre-tout, que se cache-t-il vraiment ? Le principal intéressé a répondu au détour d’un entretien à « La Provence » :

Mon rôle est celui d’un chef d’équipe logistique : accréditations, hébergement, tenues, etc, pour que les athlètes puissent pleinement se concentrer sur leur parcours sportif et performer. Pour la première fois, c’est un ancien athlète qui est chef de mission. J’ai donc surtout un rôle de grand frère, pour créer cette cohésion entre toutes ces équipes de France. J’ai déjà fait les Jeux, et c’est le rôle des anciens de mettre à l’aise les jeunes qui n’ont pas cette expérience.

Je leur offre une opportunité d’échanger. J’ai aussi un autre rôle auprès des porte-drapeaux. Je l’ai été, et je sais ce qu’est la difficulté d’être à la fois concentré sur son objectif et d’accompagner d’autres athlètes. Vous, les médias, vous ne voyez que les médailles, les joies, les bonheurs. Mais vous ne voyez pas les déceptions. Je suis aussi présent pour les athlètes déçus, qui ont besoin d’être accompagnés.

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Jackson Richardson revient sur son statut de porte-drapeau en 2004

En 2004, en effet, Richardson avait été désigné pour être le porte-drapeau de la délégation française. Un immense honneur, certes, qui a toutefois été une (trop) grosse charge à porter pour le handballeur :

Il y a toujours eu des chefs de délégation, qui faisaient hyper bien le boulot. Mais cette relation avec les athlètes était plus distante. Certains venaient nous apporter des encouragements, quelques mots. Je suis plus « spécialisé » dans le fait d’aller les voir.



Quand j’ai été porte-drapeau, si j’avais eu cette chance de pouvoir échanger avec quelqu’un, je l’aurais fait volontiers. Pour moi, ça a été une charge trop importante.

Conséquence ou non, les Bleus avaient été éliminés en quarts de finale du tournoi de handball, alors qu’ils étaient les grands favoris de la compétition.

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Des propos qui recoupent ceux tenus par la légende du sport français dans un entretien accordé à L’Équipe. Car outre le manque d’accompagnement, un autre problème s’est posé dans la tête de Richardson : lui, bercé au sport collectif depuis tout jeune, s’est pour une fois retrouvé seul :

La pression, je l’ai ressentie dans le couloir. C’est là qu’on commence à me séparer de la délégation. Les footballeurs, les rugbymen, ceux qui font de l’athlé, ils ont l’habitude de jouer dans des stades où il y a plein de spectateurs. Mais moi, je n’ai pas cette habitude-là. Je savais que ça allait être difficile, différent, devant la délégation, tout seul.

Moi je viens d’un sport collectif, je n’ai pas l’habitude de vivre les moments individuellement, mais de partager collectivement. Et vivre ça tout seul, je n’avais pas cette impression que j’allais être à l’aise. Là je ne pouvais pas partager, j’étais seul.

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Peut-être pas le plus préparé pour être porte-drapeau, à la fois en raison d’un accompagnement moindre et du fait qu’il est un joueur de sport collectif, Jackson Richardson nourrit quelques regrets vis-à-vis de son rôle de porte-drapeau à Athènes en 2004. Pas de quoi, en revanche, supplanter l’honneur et la fierté qu’il a éprouvés à mener les tricolores dans le stade athénien…

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