Avec la draft de Lonzo Ball, une page s’est définitivement tournée en Californie. Le spectre de Kobe Bryant, même s’il restera immense, devrait moins planer sur le Staples Center.
C’est en tous cas le sens de l’action menée par l’organisation des Lakers, qui s’est concrétisée par le pick de Lonzo Ball en 2ème position lors de la draft de la nuit dernière. Pendant des années, Los Angeles était – à juste titre – Kobe Bryant. Kobe le héros, le Mamba, capable d’enquiller les matchs à 40 points et de porter tout un peuple sur ses épaules. A son départ, le vide a été si immense qu’il en a été impossible à combler. Alors les Lakers ont drafté D’Angelo Russell pour tenter d’avoir un leader, une mentalité Mamba dans l’équipe. L’expérience n’a pas été concluante, et les cartes ont totalement été rebattues avec l’arrivée d’une légende de la maison au front office : Magic Johnson.
Le quintuple champion NBA n’est pas venu perdre son temps à L.A. Dès le début, il l’avait annoncé, il entendait rebâtir la franchise et la rendre à nouveau compétitive. Mieux que personne, Magic incarne l’altruisme dans le monde du basket, et appliquer cette mentalité à ses Lakers a rapidement été sa priorité. Dans l’équipe de direction, tout d’abord, en se rendant disponible et en insistant sur un esprit de collaboration permanent. Au niveau sportif, ensuite, comme s’il voulait transposer son style de jeu à sa gestion de la franchise. Dans cette optique, Luke Walton est un coach parfaitement adapté à la situation. Lui aussi ancien de la maison, il fonde sa philosophie de jeu sur le sacrifice utile, l’esprit d’équipe, et les résultats avant des statistiques. Pour conduire son escouade, il lui fallait un chef d’orchestre, et il l’a trouvé en la personne de Lonzo Ball.
Si LaVar Ball a la langue bien pendue, son fils est le parfait opposé. A 19 ans, il dégage une grande sérénité empreinte de discrétion. Parler ne l’intéresse pas, briller par des déclarations fracassantes non plus. « Je veux juste être un bon coéquipier et un meneur encore meilleur », se contentait-il d’affirmer après sa draft chez les Angelinos. Incroyable passeur, l’ancien d’UCLA va avoir la mission de faire tourner la boutique et de rendre aux Lakers l’altruisme et la folie qui ont fait leur renommée. Est-ce bien un hasard si ses chaussures s’appellent les ShoeTime, une référence flagrante au célèbre Showtime des Lakers d’un certain Magic Johnson ? Luke Walton n’a aucun doute au sujet du potentiel de son nouveau meneur :
« Quand il est sur le parquet, les quatre autres deviennent instantanément meilleurs »
Le General Manager Rob Pelinka abonde dans son sens, en expliquant que la manière de jouer de Lonzo Ball va donner le ton. Son style « se mélange tellement bien avec la conception qu’a Luke de l’équipe, le spacing, le mouvement de balle », affirme Pelinka comme s’il ne croyait pas au coup qu’il venait de réaliser.
Bref, la confiance envers le rookie est aussi grande que sa maturité et sa discrétion. L’époque Kobe, aussi belle fut-elle, est révolue, et une nouvelle ère s’est ouverte à Los Angeles. reste à voir si elle sera « Magic ».