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Par Joël Pütz | Journaliste sportif
On le sait, les premiers pas d’un joueur sur les parquets NBA peuvent être particuliers et surtout quand vous étiez un joueur non-américain dans les années 2000. Le Français Ronny Turiaf par exemple a vécu une situation assez unique lors de ses débuts.
Dès les années 2000, la France s’est imposée comme un pourvoyeur fiable de joueurs de talent en NBA. Tony Parker, Joakim Noah Boris Diaw, Nicolas Batum : la liste est longue et elle s’arrête pas là. On pense également à Mickaël Piétrus qui a servi de source d’inspiration à Stephen Curry par exemple, ou encore au pivot Ronny Turiaf.
En compagnie de TP Diaw, Rodrigue Beaubois, Ian Mahinmi et Axel Toupane, l’ancien intérieur est d’ailleurs le seul Tricolore à ce jour à avoir été champion aux US. Bagué en 2012 avec le Heat de LeBron James, il a passé dix ans sur les parquets de la grande ligue pour un total de 473 matchs de saison régulière. Et s’il n’a que rarement été titulaire, c’était là déjà une énorme réussite pour lui en raison de ses antécédents médicaux.
Les débuts inoubliables de Ronny Turiaf en NBA
Passé par la NCAA avant de faire ses débuts en pro, Turiaf avait en effet subi une opération à coeur ouvert après sa draft (37e en 2005) à cause d’une malformation cardiaque. Sélectionné par les Lakers, il lui a donc fallu attendre de longs mois avant de pouvoir fouler un parquet NBA. Interrogé par Eurohoops en 2022, il avait cependant confié que ses coéquipiers avaient tout fait pour rendre sa grande première mémorable :
Je me souviens parfaitement, je crois que c’était le 7 ou le 8 février 2006. C’était mon premier match contre les Rockets. Je me souviens avoir eu l’impression d’être trop lent, ça allait trop vite. Mais ce dont je me souviens le plus, c’est qu’après le match, tout le monde m’a sauté dessus dans les vestiaires. Ils m’ont jeté du Gatorade dessus, ils m’ont balancé du talc…
C’était tellement excitant et ils me disaient : « Bienvenue en NBA, maintenant tu es officiellement un joueur de la NBA ». Je me souviens de l’excitation de mes coéquipiers, de mes pairs et de moi-même. Six mois auparavant, j’avais dû subir une opération à cœur ouvert. Je me souviens d’être si heureux, si reconnaissant et de me dire que tous les efforts effectués valaient la peine de vivre cette expérience. Même si ça n’avait duré que 52 secondes.
Étant donné les soucis de santé qu’il avait connus avant de faire ses premiers pas sur les parquets américains, on comprend l’immense soulagement du Martiniquais. De quoi lui donner la force de continuer à se battre pour conserver sa place en NBA, jusqu’à ce qu’il débarque à Miami et soulève le trophée Larry O’Brien.
Ronny Turiaf n’a disputé que 52 petites secondes lors de son premier match en NBA, mais ce sont là des instants qu’il n’oubliera jamais. Non seulement il y était parvenu après avoir subi une opération à coeur ouvert, mais ses coéquipiers l’avaient en plus célébré comme s’il venait tout juste d’être élu MVP des Finales.
