Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Les Jeux Olympiques sont une occasion formidable dans la carrière d’un athlète, mais ils peuvent également renfermer quelques dangers. Et ça commencerait même dès le séjour au sein du village olympique, comme l’a confié l’ancien nageur Alain Bernard.
À bien des égards, les Jeux Olympiques sont uniques en leur genre. Il ne s’agit pas juste de la plus grande compétition sportive au monde, elle n’a également lieu que tous les quatre ans. Autant dire qu’y participer est rare pour la plupart des athlètes qui doivent tout donner pour être de la partie au moins une fois dans leur carrière. Car une fois qu’on y est parvenu, il est temps de vivre une expérience incroyable.
L’avis honnête d’Alain Bernard sur le village olympique
Pendant deux semaines, on est ainsi partie intégrante d’une véritable fête du sport, surtout au sein du village olympique. Là-bas, c’est l’occasion de côtoyer des athlètes venus du monde entier et de nouer des amitiés comme nulle part ailleurs. Mais séjourner sur place comporte également quelques gros risques, comme le confiait l’ancien nageur Alain Bernard au Figaro peu avant le coup d’envoi des JO de Paris :
Le village olympique, ça peut vite devenir Disneyland et il est très facile de s’y perdre mentalement.
Sacré sur le 100m nage libre en 2008 à Pékin, le sprinteur sait donc de quoi il parle. Pour lui, savoir résister à certains attraits du village olympique serait ainsi tout aussi important que de résister à la pression des résultats. Tous n’y arrivent pas, comme la légende l’explique :
Je connais des athlètes qui avaient le potentiel pour être champions olympiques et qui n’ont jamais rien fait car ils se sont perdus en rentrant au village olympique. Ils n’étaient plus là pour performer, juste pour vivre les Jeux. C’est quand même stupide de se préparer pendant quatre ans pour être simple spectateur finalement.
Le CIO en est d’ailleurs conscient, lui qui a banni les relations intimes au sein du village olympique depuis quelques années. L’objectif étant évidemment de réduire les distractions pour les athlètes, afin qu’ils se concentrent sur leurs performances. Certains choisissent cependant de complètement de s’isoler avant d’entrer en scène, comme l’ancien perchiste Renaud Lavillenie qui ne voulait pas risquer un craquage :
Le village, c’est ‘l’Île de la tentation’. C’est la porte ouverte à toutes les tentations possibles quand tu fais du sport. Tu te retrouves à croiser tes idoles (…) À Londres, ma finale était l’avant-dernier jour des Jeux et il était hors de question que je sorte de ma bulle avant. Et ce, malgré les tentations car, à ce moment-là, je peux vous dire que je voyais des sportifs qui rentraient de soirée et tout…
Le village olympique est un lieu de rencontre pour les athlètes, un endroit où ils peuvent nouer des liens avec leurs pairs… mais où leur professionnalisme peut également être mis à rude épreuve. Alain Bernard ne cache pas que certains d’entre eux ont vu leur expérience aux JO être totalement gâchée parce qu’ils avaient dérapé…