Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
En seulement 71 matches disputés jusqu’ici sur les parquets NBA, Victor Wembanyama a prouvé qu’il n’avait rien d’un joueur lambda. L’une de ses caractéristiques, souvent passée sous silence, vient ainsi de recevoir un coup de projecteur aux États-Unis.
S’il cherchait à justifier le surnom d’Alien que lui a attribué LeBron James, il peut considérer sa mission remplie. Victor Wembanyama n’a cessé de se dissocier de ses homologues en NBA avec des highlights et performances uniques tout au long de sa saison rookie. De quoi faire l’objet d’une grande exposition dans les médias américains… sans pour autant que ces derniers s’attardent sur toutes les particularités de son jeu.
Le domaine sous-coté où Wembanyama écrase le reste de la NBA
Capable de tout offensivement, Wembanyama a très souvent marqué les esprits de la ligue avec ses folles prouesses réalisées en attaque. Il n’a cependant pas donné sa part aux chiens en défense, où ses qualités de contreur ont bien failli lui valoir un titre de Défenseur de l’Année. Or, malgré son exposition, l’intérieur français a vu une folle statistique de l’ombre être révélée dernièrement par Mike Shearer de HoopsHype :
Aussi ridicule avez-vous pu trouver la défense de Wembanyama la saison dernière, elle ne parait que plus dingue lorsque vous vous plongez plus profondément dedans. Wemby a largement mené la ligue au nombre total de contres l’an dernier (et encore plus après le All-Star break, lorsqu’il tournait à 4.5 blocks par match). Il en a accumulé 254 au total, soit 64 de plus que Chet Holmgren, son dauphin au classement.
Plus intéressant encore, parmi les 55 joueurs qui ont contré au moins 50 tirs, Wembanyama affichait le meilleur taux de récupération du ballon post-contre. Les Spurs regagnaient ainsi la possession de la balle sur plus de deux tiers des bâches de Wemby (68.11% !) Il ne se contente pas de tuer des tirs, il les transforme en opportunités de contre-attaques pour San Antonio.
Si certains verront dans cette donnée un degré de chance ou mettront en avant le bon placement de ses coéquipiers, Wemby mérite malgré tout une grande part de mérite. Intelligent au possible, il cherche très certainement volontairement à détourner les shoots adverses sur ses partenaires… voire à s’en emparer lui-même. Autant d’options encore plus impactantes qu’un block spectaculaire d’après Shearer :
Envoyer un layup au 12ème rang des tribunes, c’est fun. C’est même cathartique, ça permet aux défenseurs d’affirmer leur domination, de froncer les sourcils devant le public et de booster la confiance de leurs coéquipiers. Wembanyama est à coup sûr capable de réaliser ce type de contres. Mais transformer le hook-shot d’un adversaire réputé hors d’atteinte en un 3 points de l’autre côté du terrain est bien plus puissant.
Véritable machine à contres dès sa saison rookie en NBA, Victor Wembanyama a même fait mieux que simplement renvoyer des tirs adverses. Son ratio de ballons récupérés après ses blocks illustre en effet une qualité unique au sein de la ligue.