Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
À peine remis de son été paralympique, Yannick Noah s’apprête à endosser un rôle majeur en devenant capitaine dans le cadre de la Laver Cup, compétition chère à Roger Federer. Forcément, le vainqueur de Roland-Garros a donc pu côtoyer le Suisse de manière plus personnelle, et rapidement se faire un avis sur l’effervescence autour de « Roger ».
Yannick Noah est un homme occupé, et pas qu’un peu ! Durant l’été, le sexagénaire a contribué à mettre un coup de projecteur sur le tennis-fauteuil en acceptant de devenir gratuitement le capitaine de l’équipe de France. Et s’il n’a malheureusement pas réussi à ramener de médaille, ce qui était l’objectif initial, le natif de Sedan a déjà laissé entendre qu’il était prêt à poursuivre l’aventure.
Dans l’attente, Noah a une nouvelle mission sur laquelle se concentrer : son rôle de capitaine en Laver Cup. Cette compétition toute récente, imaginée par Roger Federer pour faire perdurer l’héritage d’une Coupe Davis qui a perdu tout ou presque de son éclat et de son prestige, n’en finit plus d’attirer les gros noms. Et le challenge plait au tricolore.
Yannick Noah évoque la Laver Cup et Roger Federer
S’il s’est trouvé embarqué dans l’aventure, c’est aussi (et surtout ?) parce que Noah a directement été démarché par Roger Federer, comme il l’a raconté à « L’Équipe ». Et forcément, ça, ça pèse :
J’ai passé du temps avec Björn Borg et John McEnroe l’année dernière. On a discuté de cette épreuve, mais je ne savais pas du tout qu’on allait m’appeler. J’ai reçu un coup de fil en début d’année, j’étais surpris, je me suis dit qu’il y avait quand même des mecs avec d’autres palmarès… Mais on m’a dit :
« Roger Federer insiste, il va t’appeler… » J’ai réfléchi, je me suis dit que ce n’était qu’une semaine, que c’était marrant et j’ai accepté. On m’a ensuite dit de venir ici. Au début, je n’en comprenais pas l’intérêt, mais j’en mesure maintenant l’importance.
Très heureux d’être là et de passer du temps privilégié avec certains des plus grands noms du circuit d’aujourd’hui et des décennies passées, Noah a évidemment pu tailler le bout de gras avec Federer et s’imprégner de son aura. Et il a été impressionné :
Maintenant, tu as l’ombre de Roger, qui est là. Il ne joue pas, mais il est partout en fait. Et ce n’est pas rien. J’ai passé deux jours à ses côtés, ouais, c’est Roger quoi. Une super, superstar…
Sur un tout autre sujet, Noah a profité de cet entretien pour évoquer la situation actuelle du tennis français, soumis à beaucoup de critiques. Avec un message résolument porté sur l’espoir :
On est impatients. Tu sens tout ce scepticisme et c’est dur. Des gamins arrivent, ils sont 20e, ça va quoi. Top 20, ça joue quand même, non ? Y être avec l’objectif d’aller plus loin c’est un beau projet. Si je pense à Arthur (Fils) et à Ugo (Humbert), et aux autres qui arrivent, je dis « laissons-leur un peu de temps ». Quand je les croise, je les encourage. Je ne suis pas en train de leur dire : les gars, c’est quand que vous allez gagner un Grand Chelem ? Si je suis confiant ? Oui ils vont progresser, c’est sûr.
D’abord surpris d’être sollicité pour se mêler à Björn Borg, John McEnroe, Carlos Alcaraz et consorts, Yannick Noah ne se voyait aucunement refuser les avances de Roger Federer, pour qui il ne cache pas son grand respect. Souhaitons à tout ce beau monde que la Laver Cup continue de grandir, afin de s’installer comme l’un des rendez-vous majeurs du circuit !