Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
C’est un secret de polichinelle dans le tennis : de nombreux joueurs résident en Suisse, et notamment parmi le contingent français, pour des raisons fiscales. Mais si la plupart des concernés essaient d’éviter le sujet, Richard Gasquet, lui, avait mis les pieds dans le plat lors d’une interview donnée en 2015. Et le mot d’ordre est clair : il assume.
Avec plus de 20 ans de carrière en professionnel au compteur, Richard Gasquet est l’un des plus fiers représentants du tennis français au 21ème siècle. Mais s’il réserve généralement ses attaques pour le terrain, notamment via son magnifique revers à une main qui reste l’un des plus beaux du circuit, « Ritchie » peut aussi faire parler la poudre en interview.
D’un tempérament plutôt taiseux mais doté d’un caractère bien trempé, Gasquet n’aime pas être mis à défaut ou critiqué injustement. Et c’est notamment sur l’épineux sujet de l’exil fiscal, qui concerne de nombreux gros noms du tennis dans l’Hexagone, qu’il a tenu à aplanir les choses.
Richard Gasquet sans problème vis-à-vis de son exil fiscal
Dans un entretien accordé à « Society » où il admettait sans mal vivre en Suisse « comme tous les joueurs français », le Biterrois était en effet passé à l’offensive :
On nous tombe dessus, nous, les tennismen, mais pourquoi finalement ? Parce qu’on vit en Suisse ? J’assume. C’est un débat sans fin. Quand j’aurai fini ma carrière, je rentrerai, comme ça, on arrêtera de me gonfler.
Imperméable aux critiques sur le sujet, il avait conclu avec fermeté :
Sincèrement, ça ne me dérange pas de me faire taper dessus pour ça. Je ne dis pas que je suis irréprochable ou quoi. Je n’ai pas de leçons à donner. Ni à recevoir.
Vous l’aurez compris : Gasquet assume son choix à 100%, tout comme un certain Jo-Wilfried Tsonga. S’il a d’abord davantage essayé se de justifier, voire de se défendre, dans d’opinion publique, « Jo » a fini par être à l’aise publiquement avec ce choix :
Être parti en Suisse, c’est une chose que je peux regretter pour ma carrière de tennisman, qui se serait peut-être encore mieux passée pour moi, même si on ne peut pas le dire. Mais en tant qu’homme non. J’ai rencontré ma femme, j’ai un enfant, je suis heureux là-bas, la qualité de vie est extraordinaire. Et je me considère aussi comme un citoyen du monde.
Donc voilà, je suis heureux d’être français, je le resterai toute la vie quoi qu’il arrive. Je réside en Suisse et certainement que je vais y rester encore un bon petit bout de temps. Et je suis heureux comme ça. J’ai bien mené ma carrière.
Source : GQ
Ne parlez pas à Richard Gasquet de sa résidence en Suisse : il s’agit d’un non-événement pour « Ritchie », qui assume pleinement même si, il le confesse, son sud natal de la France lui manque un peu. En tout cas, rares sont ceux qui ont osé encore se frotter au tennisman sur le sujet après cette mise au point claire et nette !