Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Les Jeux Olympiques 2024 ont notamment été marqués par une altercation XXL entre Evan Fournier et Jean-Pierre Siutat, président de la FFBB. Quelques semaines après les faits, l’arrière tricolore est revenu sur le sujet en tenant un discours très clair.
Pendant quelques jours, on avait vraiment peur pour l’Équipe de France dans ces Jeux Olympiques de Paris. Les phases de poules avaient en effet été délicates pour le groupe de Vincent Collet avec deux victoires très étriquées contre le Brésil puis le Japon, avant de se faire littéralement rosser par l’Allemagne championne du monde en titre. À ce stade, personne ou presque ne les imaginait se hisser en finale.
Et pourtant, les Bleus ont opéré un énorme volte-face dès les quarts de finale et ont fini par décrocher l’argent olympique. Comment expliquer cela ? Peut-être par l’échange ultra-houleux entre Evan Fournier et Jean-Pierre Siutat, président de fédération français de basket-ball. Les deux hommes s’étaient ainsi invectivés après la défaite contre la Mannschaft, le joueur clamant qu’il avait même honte de son supérieur.
Evan Fournier se livre sur son accrochage avec le patron de la FFBB
Quelques semaines après les faits, l’incident continue évidemment de faire parler de lui. De son côté, le grand patron de la FFBB n’a pas trop voulu s’étendre sur le sujet, alors le quotidien l’Équipe est directement allé poser la question à Fournier. Ce dernier s’est alors fendu d’une phrase très claire :
C’est partout sur les réseaux. Il n’y a rien à ajouter. Il y a eu un accrochage. Mais je n’irai pas plus loin.
L’histoire appartient désormais au passé pour la recrue de l’Olympiacos, qui s’était déjà fendue de quelques gros coups de gueule lors des JO 2021 à Tokyo. Une chose est sûre cependant, l’incident des vestiaires a servi d’électro-choc à l’EDF pour se remobiliser. La suite, tout le monde la connaît bien sûr, même si Vavane refuse d’affirmer que cette altercation a bel et bien été à l’origine du regain de confiance de sa sélection :
On ne saura jamais. Ce qui est sûr, c’est qu’après la baffe contre l’Allemagne en poule, il s’est passé quelque chose. On s’est dit, là c’est les quarts, on rentre à Paris, on va découvrir le Club France. Il y a eu un shift, on s’est réunis la veille entre joueurs, on s’est dit les choses de manière forte. Avait-on peur d’une humiliation lors des JO à Paris ? Non. On était déter. Si on devait perdre, ok, mais on allait tout donner.
On était passés en mode « nous contre la terre entière ». On était dans notre bulle, et personne ne pouvait nous y atteindre. On avait la haine. Un groupe faible se serait éparpillé. Nous, on était une bande de bonhommes, de “kaïras”, comme a dit Isaïa, qui pensent à l’équipe, veulent gagner, durs mentalement, et qui s’aiment, pour la plupart.
Sans cette grosse dispute entre Evan Fournier et la direction de la FFBB, qui sait si l’Équipe de France se serait hissée en finale olympique. L’arrière ne veut plus y penser, mais cela restera comme le tournant de cette campagne 2024 à Paris pour les Bleus.