Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Personnage parmi les plus fantasques et imprévisibles de l’histoire de la NBA, Dennis Rodman a notamment développé au fil des ans des liens d’amitié forts avec Kim Jong-un. C’est donc un portrait assez singulier du dirigeant nord-coréen qu’il dresse.
Connu pour ses excursions à Las Vegas en pleines Finales NBA, il reste encore aujourd’hui un grand amateur de la vie nocturne. Or, depuis son retrait des parquets, Dennis Rodman réalise d’autres types de voyages qui l’ont notamment mené en Corée du Nord. Une destination réputée à risque pour les Occidentaux, mais dans laquelle il est toujours bien reçu compte tenu de ses liens étroits avec Kim Jong-un.
Kim Jong Un and Dennis Rodman is still the weirdest and most unlikely friendship in human history pic.twitter.com/6uX85Ezttk
— Tyler Conway (@jtylerconway) April 25, 2020
Dennis Rodman sans filtre sur ses rapports avec Kim Jong-un
Rare figure américaine à afficher une telle entente avec Kim Jong-un, Rodman a donc souvent été invité à s’épancher sur leurs relations dans les médias. Ce qu’il a par exemple fait en 2017 pour NBC News avec des révélations… étonnantes :
Dennis Rodman : En gros, on passe tout notre temps ensemble quand je vais là-bas. On rit, on fait du karaoké, des balades à cheval, du ski… On fait beaucoup de choses cool.
À vrai dire, on parle rarement de politique et c’est ce qui est bien. Quand je le vois, il est toujours calme. C’est quelqu’un de banal pour moi. Il rigole et sourit toujours.
Une description bien éloignée de celle qui colle à la peau du dirigeant nord-coréen, que les États-Unis et leurs alliés considèrent comme une immense menace. Il n’en serait pourtant rien d’après The Worm, interrogé sur le sujet par CBS en 2013 :
Dennis Rodman : Il ne veut pas de combat armé. On entend beaucoup de choses à propos de guerres nucléaires, comme quoi il veut faire ci, il veut faire ça… Je ne pense pas que c’est ce qu’il veut. Je pense simplement qu’il suit les traces de son père et de son grand-père. Si vous nous aviez vu tous les deux en Corée du Nord, il passait son temps à rire. Il ne veut vraiment pas la guerre. Je pense juste qu’il doit jouer un rôle.
S’il devait arriver un truc de ce genre un jour, j’imagine que je passerais pour un incapable et un menteur. Mais à mes yeux, ce n’est pas un fou ou quelqu’un de diabolique.
Chacun se fera donc son propre avis sur la crédibilité des propos du glorieux ailier sur ce personnage aussi énigmatique qu’effrayant pour le grand public occidental.
Après avoir passé de nombreux moments chaleureux avec lui, Dennis Rodman assure que Kim Jong-un n’a rien du leader tyrannique et dangereux dont il est qualifié. Une clarification qui n’a cependant pas permis d’améliorer sa réputation jusqu’ici.