Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
S’il s’est bâti une bien belle carrière en NBA, où sa hargne, sa rage de vaincre et son sens de la défense en ont fait le chouchou des fans des Bulls, Joakim Noah garde une histoire bien délicate avec l’équipe de France. Critiqué par certains pour avoir snobé la sélection à de très nombreuses reprises, le principal intéressé s’en était pourtant expliqué. Avec sa franchise habituelle.
Un petit tour et puis s’en va. Voilà comment décrire la carrière en équipe nationale de Joakim Noah, lui qui n’aura joué que quelques matchs ici et là avec les Bleus au début des années 2010, avant de décliner systématiquement les convocations de Vincent Collet, se mettant l’opinion publique à dos. Longtemps, les raisons invoquées ont fait l’objet d’un doute. Mais désormais, tout est clair.
Joakim Noah explique pourquoi il a si peu joué en Bleu
Dans un entretien accordé à « Europe 1 » en 2015, celui qui est né aux Etats-Unis et qui n’a acquis la nationalité française qu’en 2007 s’était montré clair et concis :
Je l’ai toujours dit : l’équipe de France, c’est une super expérience, mais ça n’a jamais été ma priorité.
Toujours aussi honnête, tout en étant conscient que son positionnement vis-à-vis du maillot bleu ait pu choquer, le pivot expliquait alors privilégier sa carrière en NBA, avec les Bulls :
La NBA ? ne vais pas mentir et dire que ce n’est pas important. C’est ma vie, ma carrière, mon avenir. Moi, ma priorité, c’est ma carrière. J’ai toujours été très franc là-dessus et, pour certains joueurs, pour certaines personnes, c’est quelque chose qu’ils ne comprennent pas.
Un point essentiel doit ici être souligné : à la différence de Tony Parker, Nicolas Batum et consorts, Noah a toujours eu un attachement plus lointain à la France du fait de son parcours. Natif de New York, Jooks dispose de la triple nationalité américaine, suédoise et française. Mais en n’ayant passé que peu de temps de sa vie dans l’Hexagone, le maillot bleu-blanc-rouge a tout simplement moins de valeur à ses yeux.
La situation a été d’autant plus délicate à gérer pour Noah que pendant de longues années, les cadres de l’équipe de France ont poussé pour le faire jouer à leurs côtés. Au début des années 2010, Tony Parker avait même clamé haut et fort que le fils de Yannick était « ce qui manquait aux Bleus ». Un plaidoyer insuffisant, sur lequel Jooks est justement revenu face à TP lors d’une interview récente pour SKWEEK :
Je sais que t’as toujours poussé pour ça (qu’il joue plus souvent, ndlr), et ça fait plaisir de pouvoir en parler maintenant que c’est fini. Honnêtement, j’aurais aimé, la réalité c’est que j’ai eu beaucoup de blessures aussi en fin de saison, j’étais toujours mal et j’avais vraiment envie de gagner un titre NBA. Pour moi, surtout la façon dont je jouais, c’était dur d’enchaîner les deux.
L’histoire entre Joakim Noah et l’équipe de France restera celle d’un rendez-vous manqué, qui n’avait de toute évidence pas vocation à se matérialiser. Fort heureusement, les Bleus ont fini par remporter un titre international sans Jooks (l’Eurobasket 2013, ndlr), tandis que le double All-Star semble lui en paix avec sa décision. Tout est bien qui finit bien, donc.