JO – Avant le sacre de Léon Marchand, le gros aveu de Florent Manaudou : « C’est compliqué si on…

JO Léon Marchand et Florent Manaudou
TF1 (DR) / Eurosport (DR)

Par Joël Pütz | Journaliste sportif

Légende de la natation française, Florent Manaudou garde cependant un regard très lucide sur sa profession. Quelques mois avant les Jeux Olympiques 2024 et l’avènement de Léon Marchand, le champion olympique du 50m nage libre en 2012 avait d’ailleurs tenu un discours ultra-cash sur la rémunération des athlètes au sein de sa discipline.

Publicité

Les Jeux Olympiques de Paris ont été un véritable triomphe pour les athlètes français, ne serait-ce que sur le plan comptable. Jamais les Tricolores n’avaient remporté autant de médailles sur une édition de la plus grande scène du sport et on a pu assister à quelques dingueries dans bon nombre de disciplines. Parmi ces dernières, comment ne pas évoquer la natation qui a enflammé la première semaine de compétition.

Avec sept médailles au total, les nageurs français ont égalé leur record all-time datant de Londres en 2012. Idem pour le nombre de breloques en or (4) grâce notamment à la performance ahurissante de Léon Marchand, qui les a toutes remportées à lui seul. Mais il ne faudrait pas résumer la natation bleu-blanc-rouge au jeune athlète de 22 ans puisqu’il n’est pas le seul à être monté sur le podium en individuel, loin s’en faut.

Publicité

Florent Manaudou sans filtre sur la rémunération des nageurs

On pense ainsi à Anastasiia Kirpichnikova qui a remporté l’argent sur 1500m nage libre et bien sûr Florent Manaudou, médaillé de bronze sur le 50m nage libre pour ce qui était la dernière campagne olympique de sa carrière. Ajoutez à ça celle glanée sur le relais du 4x100m 4 nages et cela fait une prime de 40.000 euros pour le vétéran (33 ans). Une belle somme sur le papier… sauf qu’on parle malheureusement ici de natation.



Interrogé par SportBuzzBusiness il y a quelques mois, le petit frère de Laure Manaudou s’était montré honnête :

On arrive à en vivre quand on est dans le top 10, top 20 mondial, mais on n’en vit pas comme pourrait en vivre des joueurs de basket ou des joueurs de foot, mais c’est comme ça. Heureusement, on a des sponsors qui nous donnent des ressources pour vivre mieux. 

Publicité

Contrairement à d’autres disciplines (notamment collectives), la plupart des nageurs ne peuvent pas vivre que de leur activité dans les bassins et doivent souvent cumuler un deuxième travail à côté afin de gagner de l’argent. Rares sont les stars comme Michael Phelps par exemple à pouvoir vivre uniquement grâce à leurs sponsors, qui représentent d’ailleurs la très grande majorité des revenus selon Manaudou :

Je pense que 90 ou 95% de mes revenus sont issus de mes sponsors. Un nageur qui est par exemple finaliste olympique, donc qui n’est pas médaillé, mais qui est quand même dans le top 8 mondial gagne, par son club, entre 2 000 et 3 000€ par mois.  Donc si on n’a pas de sponsors, c’est compliqué.

Dans ces conditions, on comprend pourquoi il ne partage pas l’avis de Tony Parker sur le rapport de la France au sport.

Publicité

La natation est un sport ingrat, tant en matière d’efforts fournis que sur le plan financier. D’autant plus qu’en France, les nageurs ne bénéficient pas d’aides substantielles comme c’est le cas aux États-Unis ou au Royaume-Uni. D’où ce gros aveu de Florent Manaudou, qui s’était d’ailleurs essayé un handball pendant un temps.

Multisports

Les dernières actus