Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Dans un autre univers, Karl Malone aurait démarré sa carrière NBA sous un tout autre maillot que celui du Jazz. En effet, le Hall of Famer avait des vues sur une autre franchise avant sa draft en 1985… mais celle-ci l’avait alors snobé pour une raison assez sauvage.
Le personne est polémique au possible, peut-être l’un des plus détestables de tous alors qu’il a mis une collégienne enceinte alors qu’il était à l’université. Sur le plan sportif en revanche, difficile de trouver beaucoup de défauts à Karl Malone. Ce dernier était l’un des meilleurs ailiers forts de tous les temps, véritable métronome des parquets qui a tourné à pas moins de 25 points et 10 rebonds de moyenne en carrière.
For Karl Malone's 56th birthday, a reminder that the Mailman delivered plenty of highlights ✉️ pic.twitter.com/UY1dsQ5SY7
— NBA on ESPN (@ESPNNBA) July 24, 2019
Quand les Mavericks refusaient de drafter Karl Malone
Comme on le sait, le Mailman a passé la majorité de sa carrière NBA au Jazz dont il aura porté les couleurs pendant 18 saisons, devenant le légendaire binôme de John Stockton. Mais au départ, Malone se voyait bien rallier les Mavericks, le Texas n’étant pas loin de sa Louisiane natale. Sauf que ces derniers l’ont purement snobé le soir de la draft 1985, le GM Norm Sonju expliquant ce choix avec des propos fracassants :
Je ne pense pas que Malone soit un rebondeur. J’ai un problème avec les big men qui aiment prendre des tirs extérieurs. J’aime qu’un homme soit là où il doit être. (Charles) Oakley est un homme. Malone n’est plutôt que la moitié d’un homme. Il semble plus fort qu’il ne l’est. Il est souvent envoyé à terre. Ce n’est pas un joueur comme Maurice Lucas.
En fin de compte, Dallas a fini par prendre Detlef Schrempf qui ne donnera pas satisfaction sur place tandis que Salt Lake City fera main basse sur Malone en 13e position. La suite, tout le monde la connaît… mais comme l’intéressé l’a confié des années plus tard, ce rejet de la part des Mavs l’avait profondément marqué sur le plan psychologique, au point de le pousser à vouloir se venger dès qu’il les affrontait :
Je voudrais dire quelque chose qui me hante depuis de nombreuses années. Je dois l’admettre. J’ai vraiment été très déçu que les Mavericks ne m’aient pas drafté. Tout s’est bien passé pour moi à Utah, alors j’aimerais être honnête et dire quelque chose. Je dois admettre que pendant les dix premières années où j’ai joué contre les Mavericks, j’avais vraiment envie de les battre. Il fallait que je le dise et que je me lâche.
On notera que Karl Malone aura effectivement pris un malin plaisir à torturer les Mavericks à la moindre occasion, puisqu’il a tourné à plus de 24 points et 10 rebonds par match face aux Texans. Décidément, le Mailman avait la rancune tenace.