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Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Supérieur dans tous les compartiments ou presque malgré une petite frayeur en milieu de deuxième set, Novak Djokovic n’a pas laissé beaucoup d’espoir à Rafael Nadal (6-1, 6-4) ce lundi après-midi. La rencontre a également été marquée par un geste provocateur du Serbe à l’égard d’un public acquis à la cause de l’Espagnol, épisode sur lequel il est revenu à l’issue de la partie.
La marche était tout simplement trop haute pour Rafael Nadal. Diminué par ses nombreuses blessures et, aussi, par son âge désormais avancé, l’Espagnol n’a rien pu faire face à un Novak Djokovic qui n’a qu’une idée en tête : gagner l’or olympique et ainsi remplir la dernière ligne qui manque à son CV. Le score ne laisse d’ailleurs que peu de place au doute : 6-1 dans la première manche, et 6-4 dans la seconde.
Ce deuxième set a été marqué par un moment de sursaut de Nadal qui, mené 4-0, a réussi à revenir à 4-4, enflammant ainsi un court Philippe-Chatrier bien évidemment acquis à sa cause. Mais alors que l’exploit semblait possible, Djokovic a de nouveau breaké le Taureau de Manacor, ce qui l’a poussé à un geste remarqué.
Novak Djokovic revient sur le public hostile envers lui
Au changement de côté, en effet, le recordman du nombre de titres du Grand Chelem gagnés a mis son doigt vers son oreille, pas peu fier du coup de froid qu’il venait d’installer sur la Porte d’Auteuil :
Novak Djokovic points to his ear as a sign to the crowd after breaking Rafa Nadal at the Olympics. pic.twitter.com/SaqvcD66Ts
— The Tennis Letter (@TheTennisLetter) July 29, 2024
La séquence n’est évidemment pas passée inaperçue, et le « Djoker » lui-même l’a évoquée dans son interview d’après-match au micro d’Eurosport, lui qui a immédiatement été hué dans la foulée :
Je suis très soulagé. On avait l’impression que tout allait dans mon sens, mais j’ai peut-être commencé à me sentir trop à l’aise à 4-1. On ne peut laisser aucune opportunité à Nadal parce qu’il les saisit, et encore plus sur ce terrain, avec le public qui a commencé à s’en mêler. C’était très dur, mais j’ai bien conclu en le breakant au bon moment.
Outre cette passe d’armes avec le public, Djokovic retient surtout cette victoire déterminante dans ce qui était sa 60ème rencontre face à Nadal, un adversaire qu’il respecte au plus haut point :
En 2006, je ne pense pas qu’on se retrouverait ici aux JO 20 ans plus tard. Je pense qu’on appréciera beaucoup ce match, à la fois pour notre rivalité que pour le sport dans son ensemble. Cette rencontre a apporté beaucoup d’attention, et ça bénéficie à tout le monde. Malheureusement Nadal n’était pas dans sa forme optimale, mais j’ai fait tout ce que j’ai pu pour le mettre en difficulté.
Novak Djokovic le sait : il n’est pas forcément le joueur le plus populaire du monde, et il semble désormais prêt à l’accepter et à en jouer pour se motiver et pour endosser, ici et là, son costume de vilain. L’épisode restera quoiqu’il en soit anecdotique, tant le public français, qui voulait certes prolonger le rêve de Rafael Nadal, respecte le jeu phénoménal de « Nole ».
