Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Lors de son dernier combat contre Dustin Poirier, Benoît Saint-Denis était fortement diminué par le traitement antibiotique visant à vaincre son staphylocoque. Plusieurs mois après, son manager est revenu sur cette situation si compliquée et si regrettable.
Sportivement parlant, la page Dustin Poirier a été tournée pour Benoît Saint-Denis. La défaite par KO subie lors de l’UFC 299 a été digérée, il a pris les mesures qu’il pensait nécessaires en se séparant notamment de son entraineur Daniel Woirin, et il est aujourd’hui lancé dans la préparation de son premier main event en carrière, à Paris à la rentrée.
Il va ainsi retrouver une progression douce en se mesurant à Renato Moicano, qui est classé 10ème chez les poids légers… Mais tout de même, avec du recul, difficile de ne pas avoir de regret par rapport au choc contre le Diamond. BSD a été impressionnant pendant les 5 premières minutes, il a eu des ouvertures qui auraient pu être décisives, mais il a été rattrapé par son infection.
Giom Peltier parle du combat BSD/Poirier
Fatigué à cause d’un traitement antibiotique lourd, il n’a pas pu maintenir sa pression habituelle sur l’Américain et a finalement été envoyé au tapis. De passage sur la chaine YouTube « Biomécanique », son manager Giom Peltier est revenu sur cet épisode en donnant des explications plus précises sur le déroulé des évènements.
Avec le staphylocoque t’es pris entre deux solutions. Soit tu prends les antibiotiques immédiatement et tu exploses ta préparation, parce que le médecin te prévient que ce sont des médicaments pour les chevaux et que ça va t’épuiser. Donc tu sais que tu vas faire un combat catastrophique. Soit tu décides d’attendre en espérant que ça passe naturellement. Pour le coup, Benoît a opté pour la seconde option, mais ça n’a pas fonctionné.
On rencontre souvent des staph’ en MMA, et il n’y a que les antibiotiques qui fonctionnent. Et parfois une seule cure ne suffit même pas. C’est une infection qui peut se loger de partout dans le corps, c’est notre pire ennemi à nous les sportifs. On se roule par terre, des gars viennent sans leurs claquettes et font le parcours entre le vestiaire et le tatami pieds nus. On ne sait pas ce qu’ils ont sous les pieds.
Dans le cas de Benoît, on savait qu’en prenant les médicaments il serait diminué pour le combat. Il a voulu attendre, mais ça n’a pas été payant. La prise des antibiotiques a perturbé la perte de poids de Benoît, il a accumulé de la fatigue en plus… C’était difficile. Passer la pesée était déjà une performance. Il n’a jamais eu autant de poids à perdre la semaine du combat. Quand les enjeux sont aussi gros, c’est compliqué d’annuler, l’UFC se vexe facilement dans ces cas précis.
Benoît Saint-Denis a tout fait pour monter dans la cage sans avoir à prendre son traitement antibiotique, mais il n’a finalement pas eu le choix. Il n’était pas à 100% ce qui peut laisser quelques regrets dans son clan.