À 64 ans, Yannick Noah très cash : « Le tennis ? Ça reste un sport de…

Yannick Noah évoque la France
TF1 (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

S’il a fait carrière de bien des manières, et notamment dans la chanson, Yannick Noah n’a jamais passé longtemps sans graviter autour du tennis. Mais parce qu’il ne fait que rarement preuve de langue de bois, le Franco-Camerounais a livré un avis honnête sur son sport, quitte à dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Explications.

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Il est entré dans le coeur des Français en 1983, et il n’en est plus jamais sorti. Premier vainqueur tricolore de Roland-Garros dans l’ère Open, et malheureusement dernier à ce jour, Yannick Noah tient une place à part lorsqu’il s’agit de sport dans l’Hexagone. Et bien qu’il se soit diversifié au fil des années, personne ne peut contester sa passion pour la balle jaune, lui qui officiera d’ailleurs en tant que capitaine de l’équipe de France handisport pendant les JO de Paris.

Yannick Noah affirme que le tennis est un sport de riche

Cette relation fusionnelle avec ce sport qu’il a pratiqué très tôt, et qui l’a arraché à ses terres à seulement 11 ans pour venir être formé à Nice, ne l’empêche toutefois pas d’être lucide.

Dans un entretien accordé à l’Equipe à cette occasion, celui qui reste l’une des personnalités préférées des Français n’a pas nié que le tennis, contrairement à d’autres sports comme le football, était cher à pratiquer :

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(Il coupe) C’est cher. On le voit bien avec mon association « Fête le Mur ». Louer un court a un coût, les balles ont un coût, les raquettes, les cordages… Pour quelqu’un qui gagne 100 euros par mois, comme ici au Rwanda, c’est énorme. En France, c’est plus accessible, mais dans les quartiers, ça reste cher.



De fait, Noah en est persuadé, une sélection par l’argent s’opère nécessairement dès lors qu’il s’agit de balle jaune. Une difficulté qui s’ajoute à une autre, puisque l’acolyte d’Henri Leconte a souligné une autre spécificité du tennis qui empêche de se développer sur le tard :

Un champion africain pour bientôt ? Chez les filles, il y a déjà Ons Jabeur. Au Cameroun, on a aussi une petite de 10 ans qui joue très bien, Louna Mekok. Mais ça reste des cas particuliers car le tennis est un sport particulier.

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Regardez par exemple Joel Embiid, il est MVP en NBA alors qu’il a commencé le basket à 13 ans. Au tennis, ça serait impossible car le développement technique nécessaire prend trop de temps. On peut apprendre à faire des dribbles devant sa télé, mais taper dans une balle c’est différent.

Heureux de voir un tout premier tournoi challenger organisé au Rwanda, Noah ne nie pas l’immensité de la tâche. Oui, l’Afrique subsaharienne en est à ses balbutiements en termes de tennis, mais oui, le jeu en vaut la chandelle :

L’idée est déjà de faire connaître le tennis de haut niveau, notamment aux enfants. Afin qu’à moyen terme, des jeunes d’ici puissent jouer et participer. Je suis venu en spectateur et j’ai découvert un pays incroyable, des gens motivés. C’est vraiment bien d’avoir un Challenger ici et de créer une visibilité. Si on enlève le Maroc et l’Afrique du Sud, qui sont à part, le tennis en est au tout début en Afrique.

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Contrairement au football, qui peut facilement être pratiqué sans dépenser d’argent et qui, de fait, s’est imposé comme le sport universel, le tennis reste une discipline associée à une certaine richesse. C’est ce combat que Yannick Noah et les instances entendent mener en Afrique, y compris dans les régions pauvres, afin de faire bouger les choses. Un projet aussi vaste qu’ambitieux, qui mérite d’être souligné.

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