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Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Bientôt de retour pour un duo sur le nouvel album de Julien Doré, Francis Cabrel continue de vivre comme il l’a toujours fait : discrètement. Ce point commun, l’Agenais le partage avec un autre grand nom de la musique française en la personne de Jean-Jacques Goldman. Mais les deux hommes s’entendent-ils bien pour autant ? C’est la question à laquelle Cabrel a répondu tout en franchise.
Du haut de ses 70 ans (déjà !), Francis Cabrel n’a plus rien à prouver. Il faut dire qu’avec environ 25 millions de disques vendus, celui qui voulait simplement écrire des chansons sans devenir célèbre a largement dépassé tout ce qu’il aurait pu imaginer. Et si leur style est différent, notamment en termes d’arrangements et de choix d’instruments, Cabrel a souvent été comparé à Jean-Jacques Goldman.
Seulement voilà : si l’auteur de certaines balades iconiques comme « Petite Marie » ou « L’encre de tes yeux » aiment la discrétion et le secret, il est battu par son acolyte. La preuve : Goldman a tout bonnement décidé de ne plus prendre la parole dans les médias, sauf à d’ultra-rares exceptions, et même, fut un temps, de quitter le pays.
Francis Cabrel évoque le choix de vie de Jean-Jacques Goldman
Invité du plateau de Laurent Delahousse, Cabrel n’avait pas voulu trop s’immiscer dans la vie de son homologue, et cette décision perçue comme étant radicale par certains. Sans nier ne plus voir l’interprète de « Là-bas », le natif du sud-ouest expliquait ainsi :
C’est un choix fort (partir à Londres, ndlr). Je pense qu’il doit être très heureux comme ça, donc moi, je n’interviens pas là-dedans. Bien sûr, il manque à tout le monde. Après, c’est ce qu’il a choisi…
On se voit assez peu. On se voyait beaucoup quand on était sur les mêmes plateaux de télé. Les Enfoirés, c’était le rendez-vous, c’était le grand directeur artistique du projet, donc on se voyait, mais maintenant non.
En effet, en plus du départ très médiatisé de Goldman, Cabrel a lui aussi choisi de ne plus faire partie de la troupe. Pourtant présent à 15 reprises au total, dont 14 fois entre 1992 et 2010, le septuagénaire a dit stop, comme il l’expliquait il y a quelques années au « Parisien » :
On m’a encore demandé récemment mais j’ai dit : « Non, excusez-moi ». J’ai l’âge d’être retraité des « Enfoirés ». Revenir maintenant, je me sentirais moins en phase. Je me souviens de discussions avec Jean-Jacques [Goldman] et Maxime Le Forestier, où l’on se disait que l’idéal serait de laisser la place aux jeunes. C’est fait, et c’est parfait.
C’est donc sans animosité particulière, au contraire de Muriel Robin, mais avec une résolution claire et précise en tête, que Cabrel a choisi de mettre fin à son aventure au sein de la plus célèbre des troupes musicales françaises. Une chose est sûre : sans lui et Goldman, deux des créateurs les plus doués des dernières décennies, les Enfoirés ne sont plus vraiment les mêmes.
S’ils ont beaucoup de points communs, Francis Cabrel et Jean-Jacques Goldman n’entretiennent pour autant pas de relation particulière à ce jour. Les deux hommes se respectent mutuellement, oui, mais leur caractère ultra-réservé n’a pas permis l’éclosion d’une amitié transcendante. Qu’importe, c’est en chansons que ces deux monuments de la chanson française s’expriment de toute façon le mieux.
