Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Si les joueurs NBA signent aujourd’hui des contrats monstrueux et disposent de beaucoup de marge de manoeuvre, ce n’était pas le cas il y a encore de ça 15 ans. Preuve en étant cette récente déclaration signée Andre Iguodala, retraité depuis quelques mois.
Si sa dernière saison en carrière fut absolument anecdotique avec seulement 8 petits matchs en 2022-23, Andre Iguodala a au moins pu la disputer sous le maillot des Warriors. Pas anodin puisqu’il en a été l’un des plus éminents membres sur les dix dernières années, participant activement à la dynastie californienne. MVP des Finales en 2015, quadruple champion NBA : l’ailier peut être fier de son parcours.
Mais l’ancien joueur des Sixers n’a pas seulement enchaîné les récompenses collectives durant son parcours dans la grande ligue, il en a également profité pour s’en mettre plein les poches. Avec 185 millions de dollars en salaire, le retraité s’en est plutôt bien sorti quand on sait que ses meilleures saisons ont eu lieu à la fin des années 2000 et au début des années 2010. Et à cette époque, la NBA était bien différente d’aujourd’hui…
Andre Iguodala sans filtre sur la relation entre joueurs et franchises
Alors que les joueurs nagent littéralement dans les millions de nos jours, Iguodala & co. avaient droit à des contrats beaucoup moins onéreux. On rappelle que Stephen Curry avait créé la polémique en 2012 avec un deal à… 48 million sur quatre ans, c’est tout. Et encore, les athlètes NBA devaient se battre contre les franchises pour obtenir autant d’argent que possible, comme l’a rappelé la légende de Golden State récemment.
Ils essaient de vous payer le moins possible. Ils vous montent contre les fans. Je me souviens que le responsable de l’équipement m’avait dit : « Mec, pourquoi tu demandes autant d’argent ? » J’avais refusé 60 millions de dollars pour ma prolongation, et 60 millions, c’est l’équivalent de 200 aujourd’hui. À l’époque, c’était juste 60. J’ai refusé parce que je me suis dit : « Non, j’en vaux 80. »
Le responsable de l’équipement m’a demandé : « Tu as vraiment besoin de tout cet argent ? » et je lui ai répondu : « Bon sang frérot ! » C’est comme ça que les interactions se font avec les gens avec qui vous travaillez, avec les fans. J’avais l’habitude de plaisanter avec le coach et le GM de l’une de mes équipes. Ils me disaient : « Andre, tu n’es pas le genre de gars qui se préoccupe de l’argent. Tu as bien géré ton business et tu te débrouilles bien en dehors du terrain. Tu as vraiment besoin de ça ? »
Et quand leurs contrats expirent, le coach et le GM signent pour le max. Je croyais qu’on n’accordait pas d’importance à l’argent.
On comprend le point de vue d’Iggy, frustré d’être tancé pour ses exigences salariales alors que ses supérieurs ne se gênaient pas pour faire la même chose. Preuve qu’à l’époque, les joueurs n’avaient clairement pas l’avantage…
Andre Iguodala était l’un des meilleurs joueurs de la ligue dans son prime, et il voulait évidemment maximiser ses profits à cette époque. Sauf que ce n’était pas bien vu par des membres de sa franchise, alors qu’eux en faisaient de même de leur côté…