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Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Doté de qualités rares pour un basketteur, Dennis Rodman faisait par exemple office de maître lorsqu’il s’agissait de faire craquer ses adversaires mentalement. Pour cela, il avait recours à des techniques toutes plus fantasques les unes que les autres.
Certains mettraient avant tout en avant ses aptitudes de défenseur, qui lui ont notamment permis d’être élu par deux fois meilleur joueur de la ligue dans le domaine. D’autres souligneraient davantage sa science du rebond, lui qui a dominé la concurrence dans le secteur à sept reprises dans sa carrière. Or, impossible de dresser un portrait de Dennis Rodman sans évoquer sa maîtrise de l’aspect psychologique du basket.
Comment Rodman a fait disjoncter un adversaire… en le draguant
Habitué à recevoir des fautes techniques de la part des arbitres, Rodman savait pratiquement tout aussi bien en provoquer. Pour ce faire, il avait notamment recours à de surprenants contacts physiques qui parvenaient à déstabiliser ses adversaires. Dans son livre Autumns in the Garden, Ira Berkow rapporte par exemple le témoignage de plusieurs de ses victimes, parmi lesquelles l’ex-intérieur d’Indiana Antonio Davis :
Antonio Davis : Pendant le dernier match de la saison régulière, on s’est retrouvé dans une altercation. Il a levé ma main par-dessus ma tête et a commencé à valser avec moi ! Je n’en revenais pas. J’ai d’abord trouvé ça marrant, puis je me suis dit, « Il se moque de moi ! » Et ça m’a énervé. Tout à coup, je n’en pensais plus qu’à lui. C’est quelqu’un d’intelligent. Il fait tout pour que vous sortiez de votre match.
Frank Brickowski peut également en attester, lui qui a fait les frais de ce genre de sournoiserie :
Ira Berkow : Lors des Finales NBA contre Seattle, en 1996, Frank Brickowski des SuperSonics, lassé des méthodes physiques de Rodman et sachant les buzz dans lesquels ce dernier s’était retrouvé, comme lorsqu’il s’était marié en robe de mariée, a appelé Rodman d’un nom qui visait à questionner sa masculinité.
Rodman a souri. « T’as de belles jambes, » a-t-il répondu à Brickowski. « Ça te dirait de sortir avec moi après le match ? » Brickowski a dégoupillé, tout comme son jeu.
Pourtant expérimenté, l’ancien pivot des Sonics n’a en effet pas su tenir le choc dans la guerre mentale imposée par The Worm, ce qui a conduit à son expulsion lors du Game 3 de cette série :
Frank Brickowski loses his mind with Dennis Rodman and gets ejected from game 3 of the 1996 NBA Finals. pic.twitter.com/bOpCtOxXkc
— ThrowbackHoops (@ThrowbackHoops) March 19, 2020
À une époque où son orientation sexuelle faisait l’objet de nombreux débats, Dennis Rodman n’hésitait pas à s’en servir à ses fins sur le parquet. Cela a par exemple eu raison de Franck Brickowski, perturbé par les avances du mythique ailier.
