Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Sacré champion olympique en 2000 à l’âge de 21 ans, Brahim Asloum a alors été propulsé dans de nouvelles sphères pour lesquelles il n’était pas forcément préparé. 24 ans après ce sacre, il est revenu avec franchise sur ce changement de vie radical.
Avant lui, 64 ans s’étaient écoulés sans qu’un Français ne remporte une médaille d’or olympique en boxe anglaise, quelle que soit la catégorie. C’est donc un véritable exploit qu’a réalisé Brahim Asloum lors des Jeux Olympiques de Sydney. À l’époque simplement âgé de 21 ans, le natif de Bourgoin-Jallieu a réalisé un brillant parcours jusqu’en finale, durant laquelle il s’est nettement imposé face à l’Espagnol Rafael Lozano :
30 septembre. #Sydney2000. ✨
— Jeux Olympiques (@jeuxolympiques) September 30, 2022
Il y a 22 ans, Brahim Asloum devenait champion olympique de boxe. Revivez la dernière minute de son combat en or ! 🥊🥇@brahiminside I @EquipeFRA pic.twitter.com/sd9V6lPken
Brahim Asloum honnête sur les répercussions de son titre olympique
Méconnu du grand public avant cette consécration vécue en 2000, Asloum est devenu du jour au lendemain une véritable star en France. Un changement de notoriété aussi soudain qu’imprévu et auquel il a dû s’adapter tant bien que mal en un temps éclair. À l’approche des JO de Paris 2024, il a d’ailleurs accepté de revenir sur le sujet auprès de Ouest-France, révélant à quel point tout cela a pu le « perturber » :
Brahim Asloum : Tu ne sais pas pourquoi les gens sont autour de toi, tu sors, tu as 30 personnes qui te courent après. Je n’étais pas formaté pour vivre ça. J’avais tous les jours le facteur qui venait avec deux gros sacs à l’ancienne, en toile, pour me ramener les courriers.
Mais au-delà de cette célébrité foudroyante déjà suffisamment difficile à gérer, la légende de la boxe tricolore a également dû apprendre à composer avec… l’argent.
En effet, ses exploits dans le ring lui ont permis de parapher plusieurs contrats juteux et d’augmenter drastiquement sa fortune. Un phénomène qui peut toutefois conduire certains à perdre quelque peu la raison. Or, Asloum affirme avoir su bien s’entourer :
Brahim Asloum : On m’a mis dans de meilleures conditions et c’était à moi de ne pas péter les plombs. C’était une autre difficulté. Être dans de bonnes conditions c’est une chose, mais derrière, assumer et tenir, c’est encore autre chose. Mais je n’étais pas de nature à partir en cacahuète, je me suis mis des garde-fous.
Du haut de ses 45 ans, le champion olympique peut aujourd’hui remercier ses parents, à qui il demandait soi-disant l’autorisation avant d’effectuer le moindre achat dépassant une certaine somme. De quoi incarner un bel exemple à suivre pour les jeunes athlètes actuels.
Objectif ultime dans la carrière de nombreux sportifs, un titre olympique peut toutefois s’avérer néfaste vis-à-vis de certaines de ses conséquences. Brahim Asloum peut en témoigner, lui qui est toutefois parvenu à garder les pieds sur terre, non sans difficulté.