Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Il n’est jamais facile d’être un « fils de » dans le milieu artistique, et Arthur Jugnot peut en témoigner. S’il a bien sûr mené une belle carrière en tant qu’acteur et metteur en scène, celui qui a notamment signé une apparition remarquée dans « Les Bronzés 3 » reste et restera forcément lié à son père Gérard Jugnot. D’ailleurs, comment les deux hommes s’entendent-ils ? Ils ont répondu à cette question pas toujours évidente.
C’est l’un des grands paradoxes en le matière : si avoir un père ou une mère célèbre peut aider à faire son trou dans le milieu du cinéma, ce patronyme peut rapidement s’avérer encombrant, voire même écrasant. S’il n’a évidemment jamais renié le sien, Arthur Jugnot a tout fait pour mener sa carrière de son côté, sans chercher à obtenir un coup de pouce d’un père qui, de toute façon, prône la débrouillardise.
Gérard et Arthur Jugnot, entre pudeur et découverte
Il n’en reste pas moins que le père et le fils ont récemment vécu un moment déterminant dans leur relation en jouant « Le jour du kiwi » ensemble au théâtre. Dans un entretien accordé au média « Le Mensuel », Arthur Jugnot a ainsi expliqué que cette situation a fluidifié la relation qu’il entretient avec son célèbre papa, en faisant ressortir des émotions insoupçonnées :
Le fait de jouer le rôle du fils avec mon père qui joue quant à lui le rôle du père, ça fait inévitablement se mélanger un peu plus les émotions… Je ne pensais pas, avant qu’on se lance dans ce projet, que ça démultiplierait autant les sensations.
On avait tous les deux envie de jouer ensemble, mais il fallait trouver la bonne pièce et que ça n’arrive pas trop tard non plus… Mon père a la chance d’être encore en pleine forme mais plus on attendait et plus on prenait le risque que ça ne soit plus le cas… Donc je crois que « Le jour du kiwi » est tout simplement arrivée au bon moment dans nos carrières, et ce pour plein de raisons différentes.
On se connaît vraiment bien. Ce qui a été assez marrant, c’est la promo car on nous a posé pas mal de questions personnelles sur nos rapports… C’est bizarrement là qu’on a découvert des choses sur nous, c’est en verbalisant certaines sensations ou impressions qu’on ne se dirait pas spécialement à table entre le fromage et le dessert ! (rires)
Ça nous a poussés à nous dire des choses assez jolies et assez tendres que je suis content d’avoir dites ou entendues… Un genre de grande psychanalyse familiale !
Des propos qui font écho à ceux tenus par Gérard Jugnot, justement, respectivement au micro de Canal+ et de Paris Match :
J’ai compris certaines choses par médias interposés. Je l’ai entendu parler de sa vie, de sa jeunesse et j’ai découvert des tas de choses que j’ignorais ou qu’il ne m’avait pas dites, parce qu’on est beaucoup dans la pudeur. Les enfants ont des vies qui leur appartiennent, ça ne me regarde pas sa vie intime.
On ne se voit pas plus en dehors, mais échangeons un peu avant les représentations… Peut-être suis-je un meilleur père dans la fiction, que je ne l’ai été dans la vraie vie. Assez en tout cas pour avoir transmis le virus.
S’ils ont parfois eu des incompréhensions et des éloignements, Arthur et Gérard Jugnot sont chacun contents de cette relation renforcée par cette pièce jouée ensemble. Une manière d’exorciser quelques non-dits du passé, et de solidifier un peu plus ce lien si important dans la vie d’un homme.