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Par Joël Pütz | Journaliste sportif
La carrière et la vie de Paul Pierce ont bien failli connaître une fin abrupte il y a de ça 24 ans, lorsque l’ailier avait été poignardé à multiples reprises dans une boîte de nuit. Un incident traumatisant qui a poussé The Truth a changé pas mal de choses, y compris au sein de son propre domicile comme il l’a récemment confié en interview.
Plus de 26.000 points en carrière, le doublé titre de champion-MVP des Finales en 2008, un maillot retiré à Boston et un statut de Hall of Famer : Paul Pierce aura marqué les années 2000 dont il fut l’un des meilleurs scoreurs. L’ancien ailier peut clairement être fier de son parcours, d’autant plus qu’on a bien failli ne jamais y avoir droit.
Car si le n°34 a fini par passer un total impressionnants de 19 saisons sur les parquets de la grande ligue, tout aurait pu s’arrêter dès la deuxième. En septembre 2000, Pierce est victime d’une attaque à l’arme blanche au sein d’une boîte de nuit à Bean Town. le bilan est terrible : onze coups de couteau dans la poitrine, le dos et au niveau du cou. Il aura même besoin d’une opération au poumon pour réparer les dégâts.
La boîte de nuit perso de Paul Pierce
Fait hallucinant, la légende ne manquera pas une seule rencontre de la saison 2000-01, disputant les 82 matchs en tournant à 25 points de moyenne. Bonjour le mental en acier… Mais comme on pouvait s’y attendre, l’incident avait profondément marqué The Truth. Invité du podcast Forgotten Seasons récemment, Pierce avait ainsi expliqué comment il avait fait pour continuer à s’amuser sans sortir de chez lui :
Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est Shiznit, à Boston, j’avais un super sous-sol où j’avais un bar, une table de billard, un écran de cinéma… Je vais vous dire la raison pour laquelle j’ai fait ça. Je faisais venir les gars chez moi pour qu’ils passent du temps et c’était une fête privée au lieu qu’on sorte. Et je savais qu’on serait en sécurité. J’avais de la nourriture pour nous, nous avions des agents de sécurité, et je faisais ça chez moi…
Après l’incident des coups de couteau, j’ai commencé à faire plus de choses chez moi parce que je savais que ce serait sûr, que ce serait contrôlé, qu’il y aurait des amis, de la famille, des gens proches que je connais et que mes coéquipiers connaissent. On passait une bonne soirée, surtout les jours où on n’avait pas entraînement le lendemain. Je me suis dit : « Très bien, les gars, on a Shiznit, on peut aller chez moi, passer du bon temps et ne pas avoir à s’inquiéter de ce qui se passe autour de nous ».
Une façon assez bien pensée pour lui de pouvoir se détendre en compagnie de ses coéquipiers, sans avoir peur de subir une nouvelle attaque. PP34 expliquait d’ailleurs qu’un joueur en particulier appréciait sa boîte personnelle :
GP (Gary Payton) ne voulait pas être à Boston, mais une fois qu’il est venu à sa première soirée au Shiznit, il s’est dit : « Je serai bien ici. Je serai bien ici à Boston ».
Paul Pierce n’avait logiquement aucune envie de risquer à nouveau sa vie, mais il ne voulait pas non plus arrêter de passer du temps avec son équipe en dehors du cadre sportif. De toute évidence, sa décision de bâtir le Shiznit fut une excellente idée et c’est peut-être aussi ce qui l’a aidé à surmonter cette horrible expérience.
