Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Fraîchement retraité et retiré dans le sud après une dernière tournée triomphale, Michel Sardou se tient globalement loin des micros et des caméras qui ont accompagné sa vie pendant les 50 dernières années. Mais à l’occasion d’une apparition récente, il n’a pas résisté à un coup de gueule dont il est coutumier. Sa cible : les politiciens français, ni plus, ni moins.
Vianney ne s’y trompe pas et l’affirme : « En interprètes français, il y a Johnny, et il y a lui ». Le « lui » en question, c’est Michel Sardou, dernier rescapé d’une évoque révolue, et véritable légende vivante de la chanson française. Avec plus de 100 millions d’albums vendus et des milliers de concerts dans toute la francophonie, le Parisien le sait : il a laissé une empreinte indélébile auprès d’un public toujours plus fidèle.
C’est après sa dernière tournée triomphale, intitulée « Je me souviens d’un adieu », que le fils de Fernand et Jackie a rangé le smoking pour de bon, quittant Paris et la Normandie pour une retraite paisible dans le sud. Mais les circonstances l’ont récemment poussé à une apparition publique, lors de laquelle, comme souvent, il n’a pas déçu !
Le message salé de Michel Sardou aux politiciens français
Présent à une avant-première de « Sardou au cinéma », qui sera projeté en salles les 20 et 23 juin prochain, le chanteur a réagi dans son style habituel aux chants « Sardou président ! » de la foule. Avec un coup de gueule en bonne et due forme :
Oh président, non non, on déteste tous les présidents ! Je sais que les premiers ministres, on dit qu’ils sont marrants… Mais arrêter de faire chier les Français, ça, ça serait bien.
Politiquement, Sardou n’a jamais caché un certain penchant pour la droite. « Je suis de droite », clamait-il à « Paris Match » en 1987, avant de préciser dans la foulée « n’appartenir à aucun parti » et « ne pas vouloir (se) définir dans ce concept de droite ». Plus récemment, l’interprète de « La java de Broadway » s’est montré plutôt respectueux envers Emmanuel Macron, comme il l’expliquait :
Je ne suis pas très macroniste, mais j’ai du respect pour la fonction et la personne.
Arrivé au stade de sa vie où il se moque bien des qu’en dira-t-on, Sardou est quoiqu’il en soit bien déterminé à profiter de sa retraite. La seule chose qui pourrait le titiller au point de reprendre du service ? Tourner un film avec Olivier Marchel, comme il l’avait révélé au « Parisien » en début d’année. Une main tendue qui avait touché le principal intéressé, le faisant réagir sur BFM TV :
Évidemment que je serais ravi. Michel, c’est un immense artiste qui a bercé toute mon adolescence. J’ai pris mon premier gros râteau au bal du lycée sur « La maladie d’amour » ! Ce sera avec plaisir. Je vais y réfléchir.
De droite mais fervent défenseur de la liberté, Michel Sardou ne se reconnaît plus franchement dans l’échiquier politique depuis de nombreuses années. Son message, qui trouvera sûrement de l’écho à gauche comme à droite, est clair : laisser les Français respirer. Un conseil dont on doute toutefois qu’il sera appliqué de sitôt…