Yannick Noah (64 ans) sans détour sur son pays : « Disons que la France n’est pas un…

Yannick Noah évoque la France
TF1 (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Alors qu’il s’apprête à faire parler lui cet été, en bien il l’espère, Yannick Noah signe progressivement son retour sur le devant de la scène. L’ancien tennisman a d’ailleurs évoqué la France avec beaucoup de franchise récemment, en réagissant aux propos qui avaient fait parler d’un certain Florent Manaudou. Une bonne dose de réalité pour les Français !

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La France est-elle un pays de sport ? C’est l’une des questions majeures qui se posent alors que le pays s’apprête à accueillir les Jeux Olympiques et Paralympiques dans quelques semaines. Fin 2023, déjà, Florent Manaudou avait tapé du poing sur la table sur France 2 en estimant que la réponse était un « non » retentissant :

Ils ont réduit de quatre à deux les heures d’EPS. On ne peut pas dire « je veux être la meilleure nation » en mettant les moyens comme ça. Ce n’est pas possible. J’ai mon ancien colocataire qui est parti en Australie, qui pour le même boulot gagne 5 fois plus et qui entraîne des gens qui sont un petit peu moins talentueux.

On a mis des choses en place il y a deux ans. Pour préparer des Jeux Olympiques, il faut 8 ans, 12 ans en avance. On ne peut pas, juste parce qu’on a mis des choses en place sur les 2 dernières années, doubler le nombre de médailles, ce n’est pas possible.

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Yannick Noah cash sur le rapport de la France au sport

À l’époque, la sortie de Florent Manaudou n’était pas passée inaperçue, et avait même été saluée par de nombreux sportifs. C’est donc tout naturellement que Yannick Noah, capitaine de l’équipe de France de tennis-fauteuil pour les Jeux Paralympiques de Paris, a été invité par « Le Parisien » à y réagir plusieurs mois après. Et pour le vainqueur de Roland-Garros 1983, Manaudou a vu juste :



Il doit y avoir de ça. Disons que la France n’est pas un pays de sport jusqu’au moment où elle gagne. C’est toujours la même dynamique. Après, quand tu arrives à gagner, ça devient un amour à vie, je suis bien placé pour le savoir… Ce n’est pas qu’on n’aime pas le sport, mais c’est comme si on voulait s’excuser d’encourager les athlètes. On dit qu’on est chauvins. Limite, ce n’est pas bien.

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Pour l’ancien acolyte d’Henri Leconte, il est temps d’en finir avec la langue de bois sur la mentalité dans l’Hexagone. Selon lui, la recette est simple : il faut gagner pour conquérir le coeur des Français :

Quand j’ai gagné Roland-Garros, il y a eu des milliers de licenciés en plus derrière, des courts construits. Quand Clarisse Agbégnénou et Teddy Riner gagnent un Championnat du monde, il y a des gamins qui vont pratiquer le judo. Mais c’est plus dur pour un athlète français parce qu’il y a ce scepticisme, parce qu’il n’y a pas beaucoup de sport à l’école et que, quand tu es bon en sport à l’école, tu es l’idiot du village.

Déjà que c’est difficile, ça l’est encore plus parce que tu n’es pas soutenu. Ce n’est pas une question de structures, plutôt d’état d’esprit. C’est comme si courir le marathon, pour les Français, c’était 45 km au lieu de 42 !

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Yannick Noah n’a pas cherché à embellir la réalité : selon lui, la France n’est pas un pays de sport dans la défaite, mais seulement lorsqu’elle triomphe. Une mentalité qu’il a fini par apprivoiser, d’autant qu’il en a lui-même bénéficié, et qui ne le détourne pas de son objectif : ramener des médailles dans quelques semaines maintenant.

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