Par Guillaume K. | Journaliste sportif
À 51 ans, Jérôme Le Banner a pu voir l’évolution des sports de combat dans la sphère publique. Ils n’ont jamais été aussi populaires, les combattants sont des véritables stars médiatisées, l’argent coule à flot… Mais il n’est pas certain d’apprécier cette nouvelle génération.
Le MMA français ne s’est jamais aussi bien porté, et ce n’est sans doute que le début d’un avenir radieux pour la discipline dans le pays. Dans toutes les grosses organisations de la planète, nos tricolores se distinguent par une belle qualité technique, par leur persévérance et surtout par leur talent. Ce n’est d’ailleurs qu’une question de temps avant d’avoir un champion à l’UFC.
Avec sa récente victoire sur Jared Cannonier, Nassourdine Imavov se rapproche du graal chez les poids moyens, là où Ciryl Gane et Manon Fiorot sont déjà établis parmi les meilleurs dans leur catégorie respective. Si on ajoute à cela un Benoît Saint-Denis chez les légers, on obtient une délégation performante sur la plus grande des scènes. Et c’est sans parler des autres au Bellator, PFL ou KSW.
Jérôme Le Banner cash sur la hype du MMA en France
Grâce à ces résultats probants et une popularité toujours plus grande chez les jeunes, les sommes accordées aux combattants sont aussi plus importantes, tout comme la médiatisation. De passage sur la chaine Sport en France, Jérôme Le Banner a été très honnête sur la question, en se demandant comment lui aurait géré une telle célébrité à sa grande époque.
Aujourd’hui je vois toute la hype qui entoure le MMA et les sports de combat, et je ne sais pas si moi j’aurais pu bien le gérer. Je ne sais pas si j’aurais pu faire les choses bien. J’aime bien qu’on me laisse tranquille. Je n’ai pas fait des arts martiaux pour avoir ma tête affichée partout sur YouTube ou à la télé. Je ne re-regarde jamais mes combats par exemple.
Ce qui me manque vraiment de ma carrière c’est l’entrainement. Et puis il y a aussi la réciprocité avec le public. C’est quelque chose que je retrouve quand je vais au Japon. […] J’ai travaillé pour en arriver là, j’ai oeuvré pour ça, mais je n’aurais pas pensé avoir autant de succès. Je dirais que ma carrière est inimaginable.
Jérôme Le Banner a tout donné pour atteindre les sommets en France et au Japon, il aime le rapport qu’il entretient avec le public, mais il ne sait pas s’il aurait pu vivre à l’époque actuelle. Il reste malgré tout discret, pas fan des réseaux sociaux, ce qui aurait été un frein à sa carrière aujourd’hui. Heureusement, il est devenu une légende à la bonne époque.
S’il connaissait son prime aujourd’hui, Jérôme Le Banner n’aurait pas été aussi épanoui qu’à l’époque. Il le reconnait clairement, il aurait certainement eu du mal à gérer la popularité de la nouvelle génération de combattants.