Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Certains épisodes marquent forcément plus que d’autres dans une carrière, et pour Garou, son duo avec Céline Dion sur « Sous le vent » reste évidemment un moment à part. Malgré tout, tout n’a pas été aussi facile que le rendu final le laisse suggérer, comme l’a récemment raconté le Québécois avec beaucoup d’honnêteté. Il a en effet fallu surmonter de nombreux obstacles !
Au fil des années, de nombreux artistes québécois sont devenus célèbres en France, à l’image d’Isabelle Boulay, Natasha St-Pier, Roch Voisine ou encore Daniel Lavoie. Mais sans faire à offense à tous ces prestigieux noms cités, Garou et Céline Dion détiennent la palme de la popularité en la matière, et cela d’autant plus qu’ils ont collaboré ensemble en 2000 sur un morceau culte : « Sous le vent ».
Les souvenirs honnêtes de Garou sur sa collab’ avec Céline Dion
Au micro du podcast « Face A » de PureCharts, Garou s’est exprimé sur la genèse de cette chanson désormais passée à la postérité.
Sony France m’avait offert cette chanson. Tout de suite, j’adore, et ce côté avec la gratte, la liberté… Je me vois au bord du feu de camp. On enregistre plein de maquettes à Londres, puis j’envoie les maquettes à Céline qui va faire ses commentaires.
Seulement voilà : plutôt que faire des commentaires, Céline Dion rêve surtout d’interpréter la chanson en duo avec son compatriote, alors même qu’il s’agissait à la base d’une chanson solo. C’est René Angelil lui-même qui contacte d’ailleurs Garou :
Un jour, René m’appelle et me dit : « Céline, elle chante déjà tes chansons, elle adore. Mais il y en a une qu’elle met en boucle, elle fait des harmonies, des voix. Ça te dérangerait qu’on essaie en duo ? » Quelque part, je m’y attendaiss, car je savais qu’elle avait envie qu’on chante ensemble. (…) Mais je ne m’attendais pas à celle-là du tout.
L’artiste accepte, certes, mais il a deux réticences qui viennent faire une ombre au tableau. D’une part, « c’était assez compliqué parce qu’on est pas du tout dans les mêmes tonalités », explique l’ancien compagnon de Lorie Pester. D’autre part, Céline Dion était alors enceinte, ce qui a beaucoup complexifié les choses au niveau de la logistique !
Garou, qui avait enregistré le reste de son album à Londres et Los Angeles, a spécialement dû se rendre à Montréal. Où, heureusement, toutes les craintes ont été dissipées :
Elle arrive enceinte jusqu’aux dents ! J’ai eu peur qu’on voit un bébé sortir pendant la chanson ! On avait mis des bougies partout dans le studio. Elle rigolait, elle était contente parce que ça faisait un bout de temps qu’elle n’avait pas chanté. Elle était vraiment dans sa pause pour avoir le bébé. (…) Elle était heureuse de retrouver le studio. Ça a été un vrai moment de grâce, de calme, de liberté. Dès la première fois, on chante la chanson comme si on avait toujours chanté ensemble, c’est tellement naturel.
Malgré le bonheur de cette collaboration, le natif de Sherbrooke a tout de même connu une ultime frustration, puisqu’il n’a, et c’est bien normal, pas pu assurer la promotion avec sa partenaire :
Je n’ai pas envie de la chanter avec quelqu’un d’autre quand on la sort. Céline ne peut pas être avec moi. (…) C’était pas évident. Elle, au début, elle vient d’accoucher, elle ne peut pas voyager. Moi je suis un peu tout seul dans cette histoire, quoi.
Si les coulisses de ce tube n’ont pas été de tout repos, Garou et Céline Dion partagent la fierté de ce moment ensemble, et de l’immense succès qu’ils ont crée. À l’image des « Lacs du Connemara » de Michel Sardou, la chanson est d’ailleurs devenue un grand classiques des karaokés de toutes les générations, y compris des plus jeunes. Et souhaitons que ça dure le plus longtemps possible !