Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Personne parmi les fans français n’a oublié la gueulante légendaire de Tony Parker à l’Eurobasket 2013, à la mi-temps contre l’Espagne. Ancien compagnon de route du meneur en Équipe de France, Florent Piétrus est revenu sur cette séquence récemment.
Des années durant, Tony Parker a essuyé bien des déceptions sous le maillot de l’Équipe de France. Souvent parmi les meilleurs mais jamais sur le trône, les Bleus avaient failli remettre ça en demi-finales des championnats d’Europe contre l’Espagne en 2013. Menés de près de 15 points à la mi-temps, les hommes de Vincent Collet vont cependant être galvanisés par un Tony Parker hors de lui dans le vestiaire.
Demi-finale de l'Euro 2013 de basket. La France est menée de 14 points à la mi-temps face à sa bête noire, l'Espagne. Mais Tony Parker décide de sonner la révolte… pic.twitter.com/sWolDY1IGJ
— Perdants magnifiques (@TousPoulidor) September 18, 2022
Florent Piétrus se livre sur la gueulante légendaire de Tony Parker
Résultat, c’est une toute autre équipe qui sera le sur terrain lors du quatrième quart-temps et qui finira par renverser l’ogre ibérique, avant de remporter la médaille d’or quelques jours plus tard. Le plus gros accomplissement de TP sous la tenue tricolore, lui qui avait refusé de baisser les bras ce soir-là. Membre des Bleus à cette époque, Florent Piétrus s’est livré sur son ancien coéquipier en sélection auprès de Winamax :
Je pense que très peu le savent, y’a que ceux qui ont connu la déception en 2005 où on avait sept points d’avance à trente secondes de la fin contre la Grèce et on perd sur un tir de Diamantidis. Je pense que cet échange en 2013, où Tony prend la parole, moi je l’ai ressenti comme quelque chose qu’il avait en lui depuis huit ans en fait. Parce que c’est des mots, je vais pas dire choisis, mais tu sentais qu’il avait cette frustration d’avoir perdu en 2005.
Ça l’a nourri pendant huit ans et il se disait : « on y est encore une fois » et je pense qu’il a revu cette image de 2005 où il se disait : « on a l’opportunité de gagner et on va encore passer à côté. Je pense que ça a été un discours qui nous a réveillé, qui nous a parlé et moi surtout, ça m’a dit : « ouais c’est le moment », parce que je sentais qu’au fond de lui, c’était un truc qu’il gardait depuis huit ans en lui.
En deuxième mi-temps, je pense que toute l’équipe a été transcendée, que j’étais missionné sur (Marc Gasol). À ce moment-là, il y a aussi l’expérience qui parle parce que même si Boris et moi on était les deux postes 4, c’est vrai que sur les matchs compliqués on jouait tous les deux donc Boris était sur Victor Claver et moi sur Marc Gasol. Même s’il me mettait 8 centimètres, je pense que j’avais une telle rage en moi que j’aurais pu jouer 40 minutes encore.
Qui sait si la France aurait été championne d’Europe en 2013, sans la soufflante devenue iconique de Tony Parker. Une chose est sûre, le discours du Hall of Famer a su remotiver ses troupes afin de réaliser un exploit historique face à l’Espagne, le rival de toujours.