Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Projeté first pick de la draft 2024, le Français Alexandre Sarr fait partie des porte-étendards de la nouvelle génération tricolore. Alors qu’il l’a invité sur son podcast, Paul George a lâché un constat sans appel sur la formation à l’américaine.
Qui aurait cru il y a dix ans de ça qu’on aurait deux premiers choix de draft consécutifs en provenance de la France ? C’est pourtant bien ce qui devrait avoir lieu puisqu’après Victor Wembanyama la saison dernière, c’est un autre athlète de l’hexagone qui devait avoir le droit à cet honneur dans quelques semaines. Ne reste plus qu’à savoir qui d’Alexandre Sarr ou Zaccharie Risacher sera appelé en premier par Adam Silver.
Pour le moment, c’est l’intérieur passé par les Perth Wildcats qui semble avoir l’avantage, lui qui a marqué énormément de points au dernier draft combine. Doté de belles qualités athlétiques et d’une grosse mobilité pour un joueur de 2m16, le Tricolore impressionne de plus par ses qualités de défenseurs et son potentiel offensif. Il y a donc de fortes chances pour que les Hawks jettent leur dévolu sur lui fin juin.
Paul George cash sur la formation à l’américaine
Mais au-delà même de l’aspect purement sportif, Sarr a scotché les scouts et même ses futurs pairs en NBA par sa force mentale et sa maturité. Ce qui n’est pas si étonnant que ça puisque le bonhomme évolue pratiquement au niveau professionnel depuis ses 14 ans, lui qui a également côtoyé le championnat espagnol et l’Overtime Elite. Paul George, qui l’a invité sur son podcast récemment, n’en revenait d’ailleurs pas.
Au cours de leur échange passionnant, la star des Clippers n’a ainsi pas mâché ses mots sur son propre pays :
Je crois qu’on a tout faux ici, aux États-Unis. Quand on regarde ce que font Victor (Wembanyama), Luka (Doncic), même toi qui va débarquer dans la ligue… Vous êtes tous prêts pour la NBA alors que vous êtes si jeunes.
Nous, il nous faut plus de temps pour que notre développement prenne fin et qu’on devienne des All-Stars, des superstars. Vous autres, on dirait que vous atteignez ce stade bien plus rapidement.
L’émergence des stars européennes ces dernières années a clairement exposé certaines limites du système américain, la NCAA n’étant plus une référence absolue à présent. Bien des choses ont ainsi changé via la G League notamment, mais sans pour autant faire aussi bien que la formation sur le Vieux Continent qui produit de plus en plus de cracks de la balle orange. PG13 en a d’ailleurs rajouté une couche sur le sujet :
Moi à 14 ans, j’étais nerveux parce que je jouais contre des gars qui avaient deux, trois ans de plus que moi. Je n’aurais même pas pu imaginer jouer dans une équipe professionnelle à cette époque. Mes rêves auraient probablement été brisés.
Paul George est sidéré par la maturité des prospects internationaux au moment de débarquer en NBA, à des années-lumières parfois de ce que l’on peut observer chez leurs homologues américains. De quoi pousser la superstar des Clippers a remettre en question le processus de formation US tout entier…