Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Daniel Woirin, ancien entraineur de Benoît Saint-Denis, a eu la chance de vivre au Brésil pour entrainer des légendes du MMA comme Anderson Silva. Mais il a aussi assisté à la guerre entre la police et les trafiquants, ce qui lui permet de faire une comparaison avec la France.
Le binôme Benoît Saint-Denis / Daniel Woirin semblait fonctionner à merveille, et pourtant, à la surprise générale, ils ont décidé de mettre un terme à leur collaboration. Peu, voire pas d’éléments n’ont fuité à ce sujet, si ce n’est que la séparation n’aurait pas été faite dans la douceur, comme c’est souvent le cas dans ce milieu. Reste à savoir comment ils vont rebondir chacun de leur côté.
Pour le combattant, il va falloir trouver une nouvelle équipe qui saura canaliser toute sa fougue, tout en préparant des plans d’attaque judicieux pour ses prochains combats. Il était à seulement une victoire d’une chance pour le titre avant de perdre contre Dustin Poirier, l’objectif sera certainement de retrouver cette position de prétendant à la ceinture d’Islam Makhachev.
Daniel Woirin parle de la violence au Brésil
L’entraineur aura lui une chance de placer un nouveau protégé à l’UFC, puisque le spectaculaire Matthieu Letho Duclos va participer au Dana White Contender Series cet été, avec un contrat à décrocher en cas de belle victoire. Et si ça ne marche pas, il pourrait aussi retourner au Brésil, où il a côtoyé les plus grands comme Anderson Silva ou Lyoto Machida. D’ailleurs, dans l’émission « La Fine Équipe », il a livré un témoignage dingue sur la police de Rio de Janeiro.
Au Brésil c’est la guerre. Les trafiquants dégomment les hélicoptères blindés de la police avec des lance-roquettes. Une année, quand j’habitais là-bas, il y a eu 350 policiers assassinés dans l’année. Et je parle simplement de Rio, la plus grande ville, pas de tout le pays. En France parfois une voiture s’arrête dans un quartier pour voir ce qu’il se passe. Ils avaient du mettre des plaques d’acier aux vitres parce que les bandits arrivaient et les allumaient pour voler les armes.
Mais au final, il y a beaucoup de gens qui se connaissent entre les policiers et les trafiquants. Ils viennent des mêmes quartiers. Beaucoup de policiers ont grandi dans les favelas. Moi j’ai entrainé des élèves là-bas qui étaient policiers ou dans les deals. Tout est mélangé. Ils m’ont raconté des choses hallucinantes, des trucs que tu ne verras jamais en France. On a de la marge par rapport à eux, mais ça va vite.
Daniel Woirin a vécu au Brésil, il a assisté aux premières loges à la guerre entre la police et les trafiquants. Il a d’ailleurs eu des élèves des deux camps, qui lui ont raconté l’horreur de leur quotidien. L’ancien entraineur de Benoît Saint-Denis est donc clair, la France a encore de la marge avant de rattraper Rio de Janeiro en termes de danger. C’est rassurant.
Après un tel témoignage, pas certain que Daniel Woirin cherche à retourner vivre au Brésil, même s’il n’est plus attaché à Benoît Saint-Denis. Il va dans tous les cas devoir rebondir après avoir perdu son combattant le plus talentueux.