Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Si Joel Embiid est aujourd’hui l’un des meilleurs joueurs de la planète, c’est d’autant plus impressionnant que son parcours en NBA fut d’abord semé d’embûches. Timothé Luwawu-Cabarrot, qui l’a côtoyé à Philadelphie, a d’ailleurs confié en entretien avec la First Team que sa première impression du bonhomme n’avait pas été folle.
Les polémiques sont fréquentes autour de Joel Embiid, au même titre que les accolades individuelles. On reproche notamment au pivot des Sixers de ne jamais répondre présent en playoffs, arrivant systématiquement cramé ou diminué physiquement. Impossible de le nier puisqu’il n’a encore jamais atteint ne serait-ce qu’une finale de conférence, malgré les ambitions de titres assumées de sa franchise.
À côté de ça, on le critique pour son nombre astronomique de lancers francs tentés par match, alors que les fautes sifflées en sa faveur sont parfois l’oeuvre d’un flopping flagrant. Pour autant, cela n’enlève rien à l’immense talent du joueur et encore moins au travail qu’il a effectué pour pouvoir jouer en NBA. Car avec lui plus qu’avec quiconque, les débuts en pro ont vraiment eu des allures de parcours du combattant.
Quand Brett Brown prédisait l’avenir de Joel Embiid à TLC
Drafté en 3e position en 2014, Embiid a pourtant attendu 2016 avant de disputer sa saison rookie, la faute à des problèmes au pied. Forcément, la hype autour de lui avait fini par baisser en deux ans, en témoigne ce récit de Timothé Luwawu-Cabarrot auprès de la First Team. Coéquipier de The Process pendant quelque temps, le Français n’avait en effet pas été le plus impressionné par la star de Team USA, au départ :
Je te cache pas, au début, déjà, je le connaissais pas. Quand je suis arrivé, et bah il était blessé toutes ses deux premières années. Le mec que je connaissais de Philadelphie, c’était Jahlil Okafor. Jahlil Okafor et Nerlens Noel. Et c’est marrant parce que le premier entraînement que je fais dans la salle d’entraînement où je m’entraîne individuellement… Joel allait revenir cette année-là.
Jahlil Okafor sortait de son année où il avait marqué 18 points par match. Il avait fini deuxième ou troisième au Rookie de l’Année. Brett Brown (alors coach de Philadelphie, ndlr) vient me voir et me dit : « Tim, comment ça va ? Qui tu penses va marquer le plus de points ? Qui c’est qui va être notre leader offensif et notre meilleur marqueur l’année prochaine ? » Moi naturellement, je regarde qui a été le meilleur marqueur l’année d’avant et je dis Jahlil Okafor.
Il me regarde comme ça et il me dit : « Moi je pense pas, et je pense que ça va être ce mec (Embiid) qui est dans le coin là-bas. Et je pense que ça va être notre meilleur marqueur pendant longtemps. »
Quelques mois plus tard et malgré une campagne rookie tronquée par les blessures, Embiid bouclait sa première saison avec 20 points, 8 rebonds et 2.5 contres de moyenne. Autant dire que le tacticien avait vu juste.
Étant donné que Joel Embiid avait mis du temps avant d’être prêt à jouer en NBA, rares étaient ceux à croire qu’il allait pouvoir devenir un membre majeur des Sixers. À l’instar de Timothé Luwawu-Cabarrot cependant, le pivot a fait changer d’avis tout le monde.