Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Personnalité bien connue du monde du sport, Philippe Candeloro jette un regard sévère sur l’état actuel de la France. Récemment de passage au micro du Figaro, le patineur d’origine italienne a quelque peu vidé son sac sur ce qui la taraude aujourd’hui dans la liberté d’expression au sein de l’Hexagone. Et une chose est sûre : son franc-parler est intact.
S’il a été un brillant patineur artistique, s’adjugeant notamment une médaille de bronze aux Jeux Olympiques d’hiver de 1994, Philippe Candeloro est surtout connu du grand public pour sa personnalité flamboyante en tant que commentateur. Aux côtés de Nelson Monfort, il a en effet contribué à donner de la visibilité à sa discipline, quitte à parfois déraper ici et là – ce que certains ne lui pardonnent pas.
Sans rien nier de ses dérapages, Candeloro regrette un jugement sévère de la part de ses critiques, lui qui, plus globalement, ne se reconnait plus en la censure permanente qui règne en France. Et il est bien décidé à le faire savoir, avec sa franchise habituelle et son style caractéristique.
Philippe Candeloro déplore ce qu’est devenue la France
Invité du « Figaro La Nuit », émission toujours propice aux confidences, le quinquagénaire a déploré l’absence de liberté d’expression dans l’époque actuelle :
Aujourd’hui avec le #MeToo, avec le wokisme, on n’est plus aussi naturels qu’au départ. On ne nous dit pas “tu ne peux pas dire ça, tu ne peux pas faire ci »… On s’autocensure par peur (…) que chaque mot qu’on va prononcer va être presque une insulte. On essaie de m’enlever mon ADN, la façon dont j’ai vécu toute ma vie, c’est-à-dire avec mes blagues potaches à la con !
Sur sa lancée, le natif de Courbevoie a ensuite évoqué son hétérosexualité, avec des propos qui risquent de faire réagir :
Moi je suis hétéro, oui. Est-ce que c’est une maladie aujourd’hui? J’ai l’impression que oui. La liberté d’expression ? Ça me frustre de voir qu’on est soi-disant un pays de libertés et que finalement, on n’est plus aussi libres que ça.
S’il concède quelques propos déplacés, notamment sur les fesses d’une patineuse il y a quelques années, Candeloro insiste sur la hausse de popularité du patinage artistique depuis son arrivée :
Sauf que grâce aux propos que j’ai pu tenir, on a amené 3 millions de téléspectateurs supplémentaires à un moment donné. Avant que j’arrive, on s’ennuyait. On a apporté un peu d’humour (…), ce qui faisait que des mecs qui ne regardaient jamais le patinage se sont mis à nous écouter. Mec ou dame !
Aujourd’hui, France Télévisions risque de me virer, parce que je ne suis plus celui qu’ils sont venus chercher il y a seize ans…
Comme beaucoup de personnes, Philippe Candeloro est dépité de l’auto-censure permanente qu’il doit s’imposer afin de ne pas susciter de polémique. Dans une époque particulièrement aseptisée, où chacun s’offense rapidement, l’ex-patineur n’aura pourtant pas d’autre choix que de mettre de l’eau dans son vin s’il veut continuer à exister médiatiquement. Ainsi va (désormais) la vie.