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Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Voilà plus de trois décennies que le groupe Indochine est bien malgré lui associé à « Isabelle a les yeux bleus », chanson satirique des Inconnus qui avait pour vocation de les tourner, eux et Partenaire Particulier, en ridicule. Le sujet reste très sensible pour Nicola Sirkis, leader du groupe new-wave, qui n’en avait jamais parlé publiquement jusqu’ici. Mais c’est désormais chose faite…
Faut-il encore présenter Indochine ? Avec 13 millions d’albums vendus, le groupe est tout simplement numéro 1 dans l’histoire en la matière. Toujours aussi populaires auprès de toutes les générations ou presque, Nicola Sirkis et sa bande continuent d’ailleurs de donner des shows de grande envergure. Mais tout n’a pas toujours été simple, notamment lors des années 1990…
Dans le documentaire « Indochine, une révolution musicale », diffusée ce vendredi sur France 3, Sirkis ne manque pas de revenir sur les moqueries et la violence dont son groupe a fait l’objet, d’abord à travers les médias :
La presse a été d’une violence… On dénigrait mon public en disant que c’était des groupies de pacotille.
Nicola Sirkis toujours en rogne contre les Inconnus
Surtout, c’est ensuite le sketch culte « Isabelle a les yeux bleus » qui a enfoncé le clou de la popularité alors vacillante d’Indochine. Dans cette courte vidéo, les Inconnus ridiculisaient en effet à la fois la gestuelle et les paroles des musiciens, ce que Sirkis n’a jamais pardonné.
Interrogé à ce propos dans le documentaire, il s’est d’ailleurs exprimé publiquement pour la première fois, avec une grande amertume en arrière-goût, lui qui traversait alors une période délicate :
La femme de mon frère Stéphane venait d’accoucher, ça s’était mal passé et elle avait dû être transportée en urgence. Je restais chez lui et il y avait une rediffusion à la télé de ce sketch que je n’avais jamais vu. C’était violent : lui était en train de souffrir, il ne savait pas si sa fille allait s’en sortir, et la moitié de la France se foutait de notre gueule. C’est quand même cher payé…
Sirkis, qui aurait également déclaré en privé bien des années après que « Indochine est encore là, pas les Inconnus », n’a jamais caché son inimitié pour le trio. Pas de quoi amadouer Pascal Legitimus, qui s’était exprimé cash :
Son frère jumeau qui est décédé (Stéphane Sirkis, ndlr) nous adorait, et lui il nous détestait. Il avait supputé que c’était à cause de nous que leur carrière avait périclité. Par contre quand leur carrière a remonté c’était pas grâce à nous hein ! Je pense qu’il nous en veut encore. Et puis c’est surtout qu’on s’en fout.
Avec du recul, force est de constater d’une part que les Inconnus ont signé un véritable bijou de parodie, art ô combien délicat, tandis qu’Indochine a réussi à revenir sur le devant de la scène et à remplir le Stade de France à plusieurs reprises. Alors dans ce contexte, l’heure ne devrait-elle pas être à la réconciliation ? Au vu des propos des uns et des autres, on en semble malheureusement loin…
