Par Joël Pütz | Journaliste sportif
La famille Noah est décidément remplie d’athlètes de haut niveau, le père Yannick ayant été une superstar du tennis avant que son fils n’en fasse de même sur les parquets de la NBA. L’ancien pivot des Bleus a d’ailleurs raconté ce que c’était que de grandir dans l’ombre d’une personnalité pareille.
Retraité des parquets depuis maintenant près de quatre ans, Joakim Noah peut être fier de son parcours aux États-Unis. S’il n’a jamais pu soulever le titre NBA, l’international français n’en a pas moins accumulé les accolades collectives comme individuelles. Double champion NCAA avec Florida avant de rallier la grande ligue, il est ensuite devenu un joueur iconique d’une franchise pourtant mythique, celle des Bulls.
Dans l’Illinois, Jooks était tout simplement incontournable aux côtés de la superstar Derrick Rose. Tandis que le meneur cassait tout en attaque, le pivot s’occupait de gérer sa propre moitié de terrain et il a d’ailleurs été récompensé de ses efforts avec un DPOY en 2013-14. Ajoutez à cela qu’il était le chouchou du public de Chicago grâce à son énergie débordante et vous obtenez là une carrière particulièrement honorable.
Joakim Noah honnête sur la vie d’un fils de célébrité
Tout cela doit forcément soulager le principal concerné, car cela lui a permis une chose : sortir de l’ombre de son père, Yannick Noah étant une véritable superstar du tennis après son sacre à Roland-Garros en 1983. Joakim a donc longtemps eu du mal à se défaire de cette image de « fils de ». De quoi l’éloigner du tennis afin de tracer sa propre voie, comme il l’a récemment expliqué sur le podcast The OGs :
Je n’ai jamais vraiment joué au tennis. C’est dur comme sport ! Mais en fait ce qu’il se passait, c’est que j’étais avec mon père et d’un coup, y’a 80 personnes qui débarquent et te regardent jouer. Et ils disent « oh, ton fils va devenir… » Je pense qu’une grosse partie de ma rage intérieure venait du fait que j’avais grandi dans l’ombre de quelqu’un d’autre.
Mon père était peut-être la personne la plus célèbre en France à cette époque. Je disais : « Yo, je suis moi. Je ne suis pas simplement le fils de Yannick, je suis ma propre personne. » C’est comme ça que je ressentais les choses. Je vois plein de jeunes qui débarquent dont le père était célèbre, mais les gars, tout ça n’a rien à voir avec vous.
Ça n’a rien à voir avec votre père. Il s’agit de vous, allez chercher ce qui vous est dû. Vous n’allez pas passer tout votre vie dans l’ombre de quelqu’un d’autre. Exprimez cela. Voilà le combat que je menais. C’est pour ça que je suis devenu qui je suis. Quand j’étais à (Florida), je criais, je tapais dans les mains. Pour certains, il s’agit de nourrir leur famille. Mais qu’est-ce qu’il se passe quand tu signes un contrat à 100 millions de dollars ?
Joakim Noah ne voulait pas simplement être reconnu comme un « fils de », il voulait se faire son propre nom loin de la célébrité qu’a connu son père Yannick Noah. Une carrière de 13 saisons, un DPOY et deux All-Star Games plus tard, on peut dire qu’il a réussi.