Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
S’il a évidemment fait carrière dans la chanson, Florent Pagny a d’abord fait ses armes en tant qu’acteur. C’est à cette occasion qu’en 1982, alors âgé d’une vingtaine d’années à peine, il a côtoyé l’immense Jean-Paul Belmondo dans « L’as des as ». Un souvenir qu’il n’a évidemment pas oublié, et sur lequel il est revenu bien des années plus tard.
Cinéma ou chanson ? Pendant longtemps, Florent Pagny s’est posé la question. Persuadé qu’il pouvait faire carrière en tant qu’acteur, le natif de Chalon-sur-Saône a figuré au générique de plusieurs films au début des années 1980. Et s’il n’a évidemment jamais percé, étant notamment barré par Patrick Bruel, il a signé son rôle le plus reconnaissable dans « L’as des as », triomphe populaire sorti en 1982.
Dans ce long-métrage de Gérard Oury, le jeune Pagny joue l’un des boxeurs de la délégation française aux Jeux Olympiques de 1936, délégation emmenée par Jo Cavalier, personnage haut en couleurs d’un Belmondo au sommet de son art. Alors l’expérience s’est-elle bien déroulée entre le petit jeune et la star du grand écran ? La réponse est oui.
Florent Pagny archi-admiratif de Jean-Paul Belmondo
Invité de RTL juste après la mort du monstre sacré du cinéma français, Pagny était revenu sur cette expérience unique, avec beaucoup d’humilité et de tendresse :
Imaginez à mon âge, passer dix jours avec Jean-Paul Belmondo… C’était juste un rêve, un fantasme. Tu vois une icône et le mec est juste accessible et sympathique. Il est rempli d’empathie. Il te regarde, il sourit…
Pour ne rien gâcher, « Bébel » s’est toujours souvenu de Pagny, dont il a suivi la carrière par la suite. Alors forcément, chaque retrouvaille marquait un grand moment d’émotion pour le chanteur :
À la suite de cette aventure, bien sûr que dès qu’on se croisait, c’était toujours un plaisir de se retrouver ou d’échanger quelques mots. Parce qu’il se rappelait du petit boxeur, qui n’était pas vraiment boxeur mais bon, qui venait et puis qui un jour s’est mis à chanter. Et il voit tout ça se dérouler, il était content et fier même.
C’est donc tout naturellement que Pagny a conservé ce précieux souvenir de sa courte carrière d’acteur, lui qui a rapidement bifurqué vers la chanson avec le succès que l’on connaît. Et pour lui, il ne s’agit aucunement d’un regret avec du recul :
Ce film résume assez bien ma carrière d’acteur. C’est-à-dire que c’est très limité, je suis le Poulidor du casting, j’arrive toujours le deuxième ! Si je le regrette ? Ah ben non, au contraire même. D’abord, mon univers c’est beaucoup plus la chanson, la musique. Et ensuite, vous vous rendez compte le film que je vis ? Je ne peux pas le laisser pour aller au cinéma. Mais aussi le cinéma qui me l’a permis en ne me proposant rien, en ne venant jamais me chercher. S’ils revenaient aujourd’hui ? Non, c’est trop tard.
Si certaines stars tendent à se comporter en vedettes insupportables lorsque le succès les grise, Jean-Paul Belmondo est toujours resté fidèle à ses principes. Le témoignage de Florent Pagny en atteste, lui qui n’a jamais oublié les quelques jours passés aux côtés de l’une de ses idoles de jeunesse. Chapeau « Bébel ».