Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Être l’un des mannequins les plus célèbres du monde a un prix, et bien souvent, ce prix n’est pas reluisant. C’est ce qu’a expliqué Adriana Karembeu avec beaucoup de franchise, levant la voile sur sa vie personnelle lorsqu’elle était l’une des stars de son milieu. Et le portrait qu’elle dépeint a de quoi interpeller, voie même choquer…
À 52 ans, Adriana Karembeu est un modèle de reconversion réussie. Entre sa présence dans les médias, ses business et les livres qu’elle publie ici et là, celle qui passe une bonne partie de son année à Marrakech a parfaitement su se diversifier. Pendant longtemps, néanmoins, c’est en tant que mannequin à la renommée mondiale qu’elle a travaillé. Un métier qui n’est pas sans contrainte, parfois extrêmes.
Adriana Karembeu balance sur ce qu’elle subissait en tant que mannequin
Pour se conformer au diktat de la mode, la Slovaque a dû adapter sa vie privée, brouillant la frontière avec la vie professionnelle. Et c’est notamment sur l’épineux sujet de la nourriture qu’elle a levé le voile dans un entretien accordé au magazine « Public » paru tout récemment :
La nourriture, c’est le truc que je tenais un peu à distance. Je ne savais pas comment faisaient les autres filles, je savais juste qu’elles étaient minces et que je voulais être comme elles. Dans mon pays, la Slovaquie, j’étais trop maigre, mon grand-père me disait toujours de manger plus. Mais à mon arrivée en France, j’étais considérée comme pulpeuse.
Pour parvenir à ses fins, celle qui a longtemps partagé la vie de Christian Karembeu, dont elle a gardé le nom, a drastiquement réduit des quantités de nourriture… quitte à mettre sa santé danger. Jugez plutôt :
On m’a demandé de maigrir. On me pesait tous les trois jours. C’était une énorme pression : si je ne rentrais pas dans les vêtements, on me disait de trouver un autre métier. Comme j’avais envie de faire ce job, j’ai réduit mes quantités de nourriture.
Avant les défilés, je ne mangeais plus qu’une pomme par jour. Véridique ! Et ça ne me semblait pas si dur. En plus j’aimais bien les pommes. Je perdais 4 kilos en une semaine. Mais une fois la saison terminée, il fallait passer aux shootings des catalogues de lingerie. Et pour cela, il était nécessaire d’avoir des formes. Je devais donc vitre reprendre du poids, 4 ou 5 kilos. C’était comme ça toute l’année
Un rythme totalement éreintant, en plus d’être dangereux, qui est heureusement révolu pour la quinquagénaire. Si elle fait évidemment très attention à sa ligne et à ce qu’elle mange, au point d’ailleurs d’y avoir consacré son dernier livre, cet aveu parle de lui-même :
À l’époque, je pesais environ 15kg de moins que maintenant.
Malgré l’ère du « body positivisme » qui s’est lancée il y a quelques années, la mode reste grandement marquée par des contraintes de poids extrêmes, qui poussent les mannequins à négliger leur santé. Le récit d’Adriana Karembeu en est une nouvelle preuve, et servira, espérons-le, à fair évoluer les mentalités. Le chemin est toutefois encore long.