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Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Après être tombé aussi bas qu’il était monté haut, c’est un Gad Elmaleh plein de maturité qui signe son retour dans l’espace médiatique français. En tournée avec « Lui-même », nouveau spectacle dont il est particulièrement fier et dont il estime qu’il est celui qui lui représente le plus, l’humoriste s’est livré sans fard. Et il est notamment revenu sur ses dernières années cabossées avec une grande franchise.
Au sommet de sa gloire dans les années 2000 et 2010, Gad Elmaleh a connu un réveil bien pénible en 2019, quand son plagiat de stars américaines a fait voler sa carrière en éclats. D’abord dans le déni, alors qu’il concède aujourd’hui qu’il aurait dû reconnaître les faits et passer à autre chose, l’humoriste et acteur a traversé une période noire. Et 5 ans après, enfin sorti du pétrin, c’est avec lucidité qu’il voit les choses.
Gad Elmaleh sans aucun tabou sur ses erreurs passées
Dans un long entretien accordé à Télérama, Gad a décidé de jouer cartes sur table. Autrefois très attiré par le rêve américain, au point de s’y faire une place et de travailler pour maîtriser l’anglais à la perfection, il regrette désormais d’avoir couru après cette illusion. Et il ne le cache pas :
Quand je pense que je suis allé aux États-Unis pour me dépasser, être aimé, alors que j’ai tout ici. Ça participait d’un rêve, d’un fantasme, d’un besoin de sortir de ma zone de confort, de me prouver très vite que c’était possible. Et que la France et le Maroc me voient.
Avec une grande honnêteté, l’ami de Gad Elmaleh mesure à présent la futilité de ce qu’il voyait alors comme l’aboutissement ultime :
Certes, je côtoyais d’immenses humoristes comme Jerry Seinfeld ou Chris Rock. Mais je me suis vite aperçu que ce n’est pas ça qui compte. Faire le talk-show de Jimmy Fallon, penser être au firmament de sa vie pendant ces douze minutes, sans pouvoir le partager avec les siens qui, du fait du décalage horaire, dorment de l’autre côté de l’Atlantique, est d’une tristesse à pleurer.
Pire, durant cette période trouble, l’ex-compagnon de Marie Drucker avait développé une dépendance à l’alcool. Aujourd’hui également libéré de cette emprise, il a expliqué avec clairvoyance :
Je retournais au Comedy Club tester des blagues – d’autant plus qu’à l’époque, je buvais. Et c’était pire encore.
Quand j’ai arrêté l’alcool j’ai suivi un programme qui s’appelait « Juste pour aujourd’hui », d’après un livre des Alcooliques Anonymes qui disait : « Si on vous demande si vous avez arrêté l’alcool, répondez : ‘juste pour aujourd’hui’, et au final, ça fera toute une vie ». Sincèrement, je ne sais pas si je ferai un autre spectacle. Ou alors, je jouerai celui-là jusqu’à la fin de ma vie, en le changeant tous les jours.
Désireux d’être aimé partout, peut-être trop, et pas toujours pour les bonnes raisons, Gad Elmaleh est aujourd’hui clairvoyant sur la période durant laquelle il estime s’être perdu. Un travail d’introspection qui ne peut qu’être salué, car il nécessite beaucoup de courage et d’humilité. Souhaitons désormais à l’humoriste de continuer à être aussi heureux qu’il l’est actuellement !
