Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Voix incontournable du paysage médiatique depuis plusieurs années, et notamment depuis l’avènement de la crise inflationniste, Michel-Edouard Leclerc ne manque jamais une occasion de rendre compte des tendances du moment aux Français. Récemment, il a ainsi mis fin à un espoir caressé par tous les foyers de l’Hexagone. Mais c’est bel et bien fini…
Dans la crise de pouvoir d’achat qui dure depuis de (trop) longues années, Michel-Edouard Leclerc a toujours représenté un point d’ancrage pour les Français, qui font confiance à son succès et à sa connaissance du milieu de la grande distribution. Alors forcément, la demande formulée récemment par l’industriel au micro de RTL et M6 a eu de l’écho :
Il faut lever cette spécificité française de ne négocier qu’une fois par an (…). Nous sommes en compétition avec le monde entier, Walmart, Amazon… pour acheter les produits les moins chers. Nous négocions à l’échelle mondiale donc isoler la France, ça n’a pas de sens.
Michel-Edouard Leclerc enterre les espoirs de retour à 2019
Bavard sur de multiples sujets comme à son habitude, le leader du marché français a ensuite injecté une bonne dose de réalité à la population :
On ne reviendra jamais aux prix de 2019. Dans cette inflation, la moitié a servi à reconstituer les marges des grandes entreprises. L’inflation des derniers mois est abusive, car personne ne saurait expliquer le +40% sur un paquet de pâtes.
Et pour enfoncer le clou, l’industriel a bien fait comprendre aux Français que les prix connus lors des années 2010, déjà eux-mêmes supérieurs à ceux des années 2000, et ainsi de suite, ne seront plus jamais d’actualité :
Cela va coûter plus cher de produire en France. On ne reviendra jamais en arrière. Dorénavant, les industriels vont avoir des amortissements plus aléatoires.
Pour finir son balayage du panorama actuel, peu reluisant il faut bien le dire, Leclerc a aussi évoqué les critiques des agriculteurs envers la grande distribution. Et autant dire qu’il ne goûte que peu à ce remarques, pointant plutôt la responsabilité sur la restauration :
Je veux bien que la grande distribution porte tous les maux de la terre, j’accepte une part de responsabilité mais les débouchés principales de l’agriculture française, ce n’est pas la distribution, c’est la restauration, ce sont les grossistes… Qui ne sont pas soumis à la loi Egalim. La bouteille de lait, je l’achète à Danone ou Lactalis et le prix qu’ils payent aux producteurs, je ne le sais pas car dans la loi, qui est très hypocrite, il y a une option où l’industriel n’est pas obligé de le dire.
Michel-Edouard Leclerc ne veut pas que les Français se fassent d’illusion : si l’inflation est globalement maîtrisée et ne connaîtra plus de bonds faramineux, le retour à l’époque pré-2020 est totalement inenvisageable. Au moins, nous sommes prévenus…