Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Titulaire d’une immense expérience à l’UFC, Dustin Poirier a pu s’appuyer sur cet atout lors de sa récente victoire face à Benoît Saint-Denis. Néanmoins, il a accepté de reconnaître avoir été pris de court par le Français durant ce combat.
De manière assez paradoxale, sa victoire ne lui a pas permis de gagner la moindre place au classement des poids légers… à l’inverse de son rival. Certains y voient d’ailleurs la marque d’un privilège accordé à ce dernier par Dana White. Quoi qu’il en soit, Dustin Poirier peut se réjouir de son triomphe obtenu face à Benoît Saint-Denis lors de l’UFC 299. Encore plus compte tenu du contexte et du scénario de ce choc.
Dustin Poirier s’épanche sur son combat contre Saint-Denis
Battu par KO en juillet dernier par Justin Gaethje, Poirier se savait au bord du précipice avant d’affronter Saint-Denis. En cas de défaite, il envisageait même de prendre une décision radicale vis-à-vis de sa carrière. Cela explique notamment la grosse envie qu’il a pu afficher dans les jours précédant ce duel. Il affirme d’ailleurs dans la MMA Hour qu’il n’en attendait pas moins de la part du Français :
Avant le combat, je m’attendais à ce qu’il soit plus agressif, mais il est resté très stoïque. Je sais qu’il a un état d’esprit très dur étant donné les choses qu’il a vécues, l’entrainement qu’il a suivi et son passé militaire, donc je pensais qu’il allait être plus agressif. Mais au final, pendant toute la semaine, il a été respectueux.
Étonné par son adversaire avant leur affrontement, le Diamond l’a également été pendant.
Il avoue en effet ne pas avoir anticipé un tel départ en trombe de la part de BSD, dont il a malgré tout tenté de nuancer la domination durant le premier round :
J’étais surpris de voir à quel point il prenait le dessus sur moi ! Je me suis dit, « Bordel ! » Mais ça ne m’a pas empêché de tenter des guillotines et tout ça.
D’ailleurs, ce n’est pas lui qui m’a amené au sol. C’est plutôt moi qui m’y suis moi-même mis au moins cinq fois.
Baladé par le Nîmois pendant les cinq premières minutes, Poirier a non seulement pu constater ses qualités au sol, mais a aussi subi quelques coups de poing et enchainements bien placés. Pour autant, il assure que la puissance de sa victime n’était pas aussi impressionnante qu’il n’y parait :
Ce n’est pas un gros puncheur. C’est un gars imposant, fort physiquement, mais ça n’implique pas forcément d’être un gros puncheur. Je ne sais pas si ça vient de la structure osseuse ou des ligaments, mais certains le sont naturellement et lui ne l’était pas. Par contre, ça se sentait qu’il était très fort physiquement, surtout quand il était contre la cage ou quand il était sur moi.
Malgré une préparation minutieuse et une habitude de ces grands rendez-vous, Dustin Poirier admet avoir été pris à la gorge par Benoît Saint-Denis au début de leur combat. Fort heureusement pour lui, il a su laisser passer l’orage avant de s’imposer.