Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Vétéran de la chanson française unanimement respecté, Julien Clerc bénéficie d’une image finalement assez lisse. Pourtant, le chanteur a connu une période de débauche, lors de laquelle les sirènes de la cocaïne l’ont emporté. Loin de faire l’autruche sur le sujet, le sexagénaire se montre très ouvert lorsqu’il s’agit d’évoquer cette ancienne addiction. Et c’est tout à son honneur.
Dans les années 1970 et 1980, difficile d’échapper à la cocaïne, véritable drogue des stars. Certains y ont d’ailleurs laissé leur peau, comme Joe Dassin, quand d’autres se sont durablement abîmés la santé. D’autres encore ont été dissuadés, comme Michel Sardou, qui s’est fait recadrer sans détour par Ray Charles. Julien Clerc, lui, a bel et bien trempé le nez dans la sordide poudre blanche.
Julien Clerc très honnête sur son rapport à la cocaïne
Dans les colonnes du Monde, il y a quelques années, l’artiste n’avait pas nié qu’il était consommateur durant cette époque faste de sa carrière. Dans les années 1970 notoirement insouciantes et portées sur l’expérimentation, il a fait partie de ceux qui ont cédé :
C’était un truc de posture, de fête. Il y avait un peu de plaisir. Oui, on sous-estime toujours le plaisir de ces choses addictives. J’aimais bien mélanger ça avec l’alcool, pour jouir de ma vie.
J’ai eu des périodes où j’étais moins en voix. Elle a souffert de la cocaïne, dans les années 1980, elle n’était plus placée comme il le fallait, je passais en force.
De la cocaïne pour la voix ? Une bien drôle d’idée, effectivement, comme l’interprète de « Fais-moi une place » l’avait confirmé à Paris-Match :
Ça n’a pas été bon ! Ça coulait dans le fond de la gorge, ça n’aidait pas mes problèmes ORL. J’étais jusqu’alors comme un sportif très doué, qui ne travaillait pas assez. Donc je ne pouvais plus chanter sans cocaïne. Mais le plaisir n’était pas vraiment là et je m’en suis débarrassé très vite.
Finalement, et heureusement pour lui, l’expérience de la poudre blanche a rapidement pris fin pour Julien Clerc. Et s’il n’a pas exprimé de regret, c’est désormais avec une certaine forme de distance qu’il regarde cette période de sa vie. Sur le plateau d’Europe 1, il concluait par ces quelques mots qui résument finalement tout :
On parle d’il y a très longtemps. C’était comme une expérience, je me suis rendu compte que ça ne m’apportait pas grand chose si vous voulez. J’ai de la chance, je ne suis pas très addictif comme personne.
Je suis addict à la musique, et puis à la femme que j’aime.
Comme beaucoup d’artistes de sa génération, Julien Clerc n’a pas échappé à la tentation de la cocaïne. Heureusement pour lui, et au contraire de bon nombre de ses homologues qui y ont laissé leur santé ou leur vie, l’auteur-compositeur a eu l’intelligence de vite siffler la fin de la récréation. Sans cela, il ne serait sûrement plus là aujourd’hui pour nous le raconter.