Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Avec plus de 50 ans de carrière et 100 millions de disques vendus au compteur, Michel Sardou est l’un des derniers monstres sacrés de la chanson française. Mais s’il peut être fier de sa longévité, l’artiste aurait bien pu la mettre à mal en tombant dans la drogue il y a quelques décennies. Et sur ce point, Sardou s’est montré très honnête lors d’un passage sur TMC…
Ce n’est un secret pour personne : le showbiz regorge de tentations, dont celle de la drogue. En la matière, certains chanteurs et acteurs se sont montrés plutôt ouverts sur le sujet, à l’image de Béatrice Dalle ou Johnny Hallyday. D’autres, à l’inverse, ont carrément toujours refusé la tentation. Et puis, au milieu, certains ont tenté le coup, sans jamais perdre le contrôle. C’est le cas de Michel Sardou.
Avec son image droitarde et conservatrice, on l’imagine pourtant mal sniffé de la cocaïne à première vue. Mais le chanteur à la voix d’or regorge de surprises, et alors qu’il vivait de manière beaucoup plus festive dans les années 1970 et 1980, il l’avoue, il a mis le nez dedans.
Michel Sardou raconte pourquoi il n’a pris de la cocaïne qu’une fois
C’est sur le plateau de « Quotidien » que l’interprète de « La maladie d’amour » a esquissé cette confidence tardive sur son utilisation de cocaïne :
Je vais vous dire la vérité, j’en ai pas pris grâce à Ray Charles. J’ai voulu goûter quand même, je me suis dit : « Je ne vais pas mourir con ». Il paraît que ça fait des trucs formidables. Je me suis fait une ligne, j’ai respiré ma ligne.
Evidemment euphorique sous l’effet pernicieux de cette drogue, responsable de centaines de milliers de morts chaque année, Sardou avait la tête dans la nuage. Mais Ray Charles l’a vite remis en place, au point de lui faire abandonner l’idée de toucher de nouveau à la « blanche » à tout jamais.
Je me suis mis au piano, il y avait un piano dans le coin, je me croyais seul. Et je jouais, ça venait, c’était bien, il y avait des descentes harmoniques formidables.
Un type s’assoit à côté de moi : c’était Ray Charles. Il m’a dit : « Vous êtes content, là, de ce que vous venez de créer ? » Alors je dis : « Écoutez, c’est formidable ! » Il me dit : « Vous avez fait un mi majeur, sans arrêt, un mi majeur ». Alors évidemment, c’est pas terrible.
Il me dit : « Je vais vous dire un truc : moi, je me drogue, parce qu’il me manque quelque chose, je suis aveugle. Mais vous, vous avez vos bras, vos yeux, votre voix, jambes, vous êtes normal. Ce qu’il risque de vous arriver, c’est qu’elle vous prenne quelque chose ».
Je n’ai plus jamais, je vous le jure, touché à quoi que ce soit.
La cocaïne, Michel Sardou n’en aura donc consommé qu’à une seule reprise dans sa vie, au cours de cette soirée américaine. Fort heureusement pour lui, le destin a envoyé Ray Charles en travers de sa route, avec une leçon de vie qu’il n’a jamais oubliée. Et qui lui permet aujourd’hui, à 77 ans, de continuer à être en forme et à exercer son métier.