Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Les derniers jours ont été particulièrement mouvementés en NBA avec un nombre dingue de cartons offensifs à travers toute la ligue. Présent depuis plusieurs décennies, Gregg Popovich s’est d’ailleurs laissé aller à un constat impitoyable sur le sujet.
Si les débats entre les anciens joueurs et ceux de la génération actuelle sont parfois si houleux, c’est parce que la balle orange a beaucoup évolué au fil des décennies. Le jeu offensif pratiqué en NBA notamment est devenu de plus en plus dynamique, s’éloignant progressivement du demi-terrain pourtant incontournable dans les années 90 et même au début du 21e siècle.
Aujourd’hui, le tir à trois points est devenu une arme de prédilection et les joueurs sont plus athlétiques que jamais. Tout cela favorise les gros cartons en attaque et on peut dire qu’on a été gâté ces derniers jours. Joel Embiid a ouvert le bal avec 70 points face aux Spurs, Luka Doncic a fait encore mieux avec 73 points contre les Hawks. Entre les deux, Karl-Anthony Towns et Devin Booker ont aussi planté 62 points chacun…
Gregg Popovich fataliste sur l’évolution du jeu en NBA
Rappelons-le, tout cela a eu lieu en l’espace d’une semaine à peine et si les fans ont donc le droit à un sacré show, certains craignent que cela devienne la norme et que la défense disparaisse complètement alors que le règlement penche de plus en plus en faveur des attaquants. Coach des Spurs depuis 1996, Gregg Popovich a connu la NBA à une époque où c’était une tout autre histoire… mais selon lui, on n’y reviendra plus.
La ligue a décidé de la manière dont elle veut que le jeu se déroule, et c’est comme ça depuis un certain temps désormais et cela n’ira pas dans l’autre direction parce que les fans aiment ça. Je vais vous en donner la preuve. Je ne sais pas si c’est vrai, mais je suppose que lors de notre titre en 2005 contre Detroit, tout le bureau de la ligue s’est caché et s’est mordu la lèvre en espérant que cela se termine rapidement parce que c’était tellement ennuyeux.
Pour rappel, les Finales en 2005 opposant les Pistons et les Spurs avaient été une véritable guerre des tranchées. Les deux équipes pratiquaient alors un basket-ball très défensif et dur au mal, ce qui n’était évidemment pas fait pour envoyer du rêve auprès du public. Seul Detroit était parvenu à franchir la barre des 100 points sur cette série lors du Game 4… et n’avait même terminé qu’avec 69 unités lors de la première manche.
Dans la ligue actuelle où les scores fleuves tombent à profusion, un tel dénouement provoquerait probablement un tollé auprès des spectateurs. Pour Pop’, il est donc inutile de faire du lobbying auprès de la ligue dans le but de littéralement calmer le jeu :
7 matchs à devoir regarder cette merde, avec des petits scores, et vous pensez vraiment qu’ils veulent revenir à ça ? Pas moyen.
Pour Gregg Popovich, convaincre la NBA de revenir à un jeu plus à l’ancienne serait littéralement une mission impossible. Les vieux de la vieille n’apprécieront pas ce basket-ball offensif à outrance, mais il rencontre beaucoup de succès auprès du public et les dirigeants ne vont donc certainement pas y renoncer dans l’immédiat.