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Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Légende incontournable de la ligue, Charles Barkley n’a jamais affiché le moindre tabou en ce qui concerne les questions liées à la couleur de peau. À ce titre, il s’est montré franc au sujet des différentes discriminations qu’il a subies.
À n’en pas douter, il fait partie des meilleurs joueurs ayant fait leur carrière dans la ligue sans la conclure avec une bague de champion à son actif. Charles Barkley n’a en effet pas usurpé son statut de Hall of Famer malgré l’absence de titre dans son armoire à trophées. Sacré MVP en 1993 — n’en déplaise à Michael Jordan, il a également été nommé à onze reprises All-Star, ce qui traduit bien son immense talent.
S’il peut donc globalement se satisfaire de son parcours sur les terrains, le mythique big man n’a pas non plus à se plaindre du déroulement de sa reconversion. Cela fait des années qu’il occupe le rôle de consultant star de TNT aux côtés de Shaquille O’Neal, avec qui il continue de rassembler une belle audience. Ce, notamment grâce à son franc-parler légendaire, peu importe les sujets mis sur la table.
Charles Barkley évoque cash son enfance délicate
Jamais effrayé à l’idée de livrer le fond de sa pensée, Barkley a souvent eu tendance au fil des ans à ramener des débats d’ordre ethnique sur la table. Cela avait par exemple été le cas lorsqu’il avait minimisé l’importance des arbitres en NBA, tout en affirmant qu’après tout, « les blancs ont besoin d’un travail ». Bien que moins polémiques, des propos similaires peuvent également être trouvés dans l’une de ses biographies.
Barkley: A Biography retrace notamment l’enfance de Sir Charles, qui s’est déroulée dans l’ère post-ségrégation aux États-Unis. Alors installée dans la petite ville de Leeds, en Alabama, la famille de l’ancien ailier l’a inscrit dans une école traditionnellement réservée… aux enfants blancs. Un choix qui n’était pas encore très répandu et accepté, comme le raconte le principal concerné :
Très peu de familles noires avaient le courage d’envoyer leurs enfants là-bas plutôt que dans des écoles réservées aux noirs.
Cette décision, bien que sensée à plusieurs égards, pouvait en effet s’accompagner de revers de médaille non-négligeables pour ceux qui osaient la prendre. Chuck a d’ailleurs pu le constater par lui-même. Car s’il pouvait faire l’objet d’un traitement particulier de la part des élèves blancs qu’il côtoyait, les enfants noirs de son entourage ne se montraient pas plus tendres envers lui selon ses dires :
J’étais pris pour cible par certains blancs à l’école, mais aussi par des enfants noirs quand je rentrais dans mon quartier. Et même encore plus, parce qu’ils disaient que moi et tous ceux dans le même cas devions penser qu’on était trop bons pour être inscrits dans les écoles noires.
Témoin et victime des séquelles laissées par la ségrégation aux États-Unis, Charles Barkley a rapidement été confronté à la question du racisme. Ce, avant de signer l’une des carrières les plus mémorables de l’histoire de la NBA.
