Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Habitué au succès depuis le début de son mandat à la tête du banc des Spurs, Gregg Popovich traverse dès lors une période très compliquée cette saison. Il ne s’est donc pas fait d’illusions au moment d’évoquer son équipe actuelle récemment.
Arriver au sommet se révèle déjà bien assez difficile en soi ; y rester durablement reste toutefois d’autant plus périlleux. Gregg Popovich en sait quelque chose, lui qui a permis aux Spurs d’afficher un bilan positif durant 22 saisons consécutives et de devenir une place forte de la conférence Ouest. Un statut que la franchise a toutefois abandonné ces dernières années, malgré le maintien du mythique entraineur à son poste.
Cela fait en effet quatre ans que San Antonio n’a plus participé aux playoffs et poursuit sa chute dans la hiérarchie de la ligue. De quoi entrainer quelques doutes quant à la légitimité de Coach Pop’ dans ce piteux contexte, lui qui fêtera prochainement ses 75 ans. Les messages abattus que ce dernier a pu transmettre suite aux récentes défaites de son équipe vont d’ailleurs dans ce sens et témoignent de son impuissance.
Gregg Popovich sans détour sur l’état des Spurs
Pour sa 28ème saison en tant qu’entraineur principal des Spurs, Popovich aimerait sans aucun doute vivre des jours plus heureux. Seule l’éclaircie Victor Wembanyama semble atténuer sa peine tandis que ses joueurs restent actuellement sur 16 revers de rang. Au moment d’évoquer dernièrement son effectif en conférence de presse, il ne s’est d’ailleurs pas voilé la face. Hector Ledesma de ClutchPoints rapporte :
Compte tenu de la manière dont est construite notre équipe, il est plus facile pour nous de scorer quand on joue vite plutôt que sur demi-terrain. Nous ne sommes pas une équipe qui a la chance d’avoir deux ou trois joueurs « go-to », donc il vaut mieux qu’on se crée de l’espace, qu’on joue rapidement, que le ballon bouge vite, qu’on renverse le jeu et ce genre de choses pour obtenir des tirs ouverts.
Certes rempli de jeunes talents qui ne demandent qu’à progresser, le roster texan manque en revanche cruellement de joueurs capables de faire la différence sur attaque placée. Wemby apparait ainsi comme l’un des rares dans ce cas, mais peine encore à le faire régulièrement en tant que simple rookie. De quoi causer de sérieux maux de tête à son coach, qui parait incapable de trouver la solution à ce problème.
Le jeune intérieur français, lui, tient toutefois un discours différent et affiche plus de confiance envers ses coéquipiers :
La responsabilité de prendre les tirs importants en fin de match vient naturellement, je pense. On a beaucoup de joueurs qui peuvent shooter et inscrire des paniers. On s’adapte. Chaque match est différent, chaque matchup est différent et on doit réussir à tirer profit de chacun d’entre eux.
Pour Gregg Popovich, les Spurs manquent de forces vives capables de dérouter les défenses adverses sur demi-terrain. Un constat que ne partage pas forcément Victor Wembanyama, mais qui parait difficile à contester au vu de la forme de l’équipe.