Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
La mort de l’artiste étant survenue en 1991, Charlotte Gainsbourg, née en 1971, n’a pu côtoyer son père Serge que durant 20 ans. Deux décennies faites d’une relation père-fille forte et sincère, néanmoins teintée de polémique avec l’outrancière chanson « Lemon Incest ». Alors tout récemment, l’actrice est revenue sur sa relation avec l’homme à la tête de chou étant jeune.
Paul, Natacha, Lucien et Charlotte. Tels sont les quatre enfants de Serge Gainsbourg, issus de trois unions différentes. Parmi eux, Charlotte est assurément la plus médiatisée du lot, elle qui est devenue une actrice reconnue dans le paysage français. Tout n’a pourtant pas toujours été simple pour elle, qui a perdu son père à 20 ans, et qui a dû composer avec son lourd héritage.
Charlotte Gainsbourg se confie sur son enfance avec Serge Gainsbourg
Grandir avec Serge Gainsbourg et Jane Birkin n’était évidemment pas chose aisée, comme la compagne d’Yvan Attal l’a expliqué récemment à Harper’s Bazaar :
Petite, je ne me rendais compte de rien du tout, même si j’étais fan de chansons comme « L’Amie Caouette », que lui détestait. Par contre, on partageait tout ce qu’il faisait. Chaque nouvel album, chaque passage télé donnaient lieu à une petite célébration. Ce n’était pas une obligation, c’était normal.
Je comprenais ce qu’il faisait puisque nous assistions à l’élaboration de ses albums, il me demandait mon avis sur des mélodies, mais j’ai réalisé son génie assez tard, et d’autant plus une fois qu’il est mort et que ma mère a continué de la chanter. Prendre pleinement conscience de son talent a à peine 20 ans était assez insurmontable.
Des propos qui rappellent ceux tenus par David Hallyday récemment sur France 2, et qui confirment que les enfants de stars ont parfois du mal à réellement comprendre la situation de leurs parents, ce qui peut influer sur leur équilibre. Le fils du « Taulier » déclarait ainsi :
Je pense qu’on réalise quand on commence à avoir la faculté de réfléchir. Au début, pour moi, je trouvais que ce qu’ils faisaient était tout à fait normal. Je pensais que tout le monde chantait. Ce n’est qu’à huit ans que j’ai compris qu’il se passait un truc de pas tout à fait normal.
Quoiqu’il en soit, Charlotte Gainsbourg concède un décalage important entre la manière de voir les choses de son père et la sienne. Elle ajoute ainsi :
Il était très humble, mais tellement fier d’être dans les journaux. Il ne comprenait pas mon attitude vers 12 ou 13 ans, moi qui n’aimais pas être photographiée, interviewée, reconnue dans la rue. On était à l’opposé.
C’est pour cette raison, et peut-être aussi parce que le nom était lourd à porter, de même que la célébrité malsaine née de « Lemon Incest », que la native de Londres a rapidement souhaité devenir indépendante. Tout en gardant, évidemment, un lien fort avec son père.
Il n’est jamais aisé d’être « fils de », et plus encore quand le père en question s’appelle Serge Gainsbourg. Si elle concède n’avoir pas été en mesure de tout comprendre à son jeune âge, Charlotte Gainsbourg garde des souvenirs émus de son père, et est désormais pleinement consciente de son talent et de l’héritage qu’il a laissé à la culture française.