Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Parmi les arguments les plus ridicules que l’on utilise contre LeBron James dans le débat du GOAT, il y a celui selon lequel l’ailier ne serait pas clutch en playoffs. L’un des plus grands matchs de la carrière du King est toutefois venu anéantir cette théorie, comme l’a confié Bill Simmons il y a quelques années.
Des matchs légendaires, LeBron James en a livré plus d’un au cours de ses 21 saisons passées en NBA. On pense évidemment au Game 7 des Finales 2016 face aux Warriors ou encore à ses 25 points de suite contre les Pistons en 2007, à tout juste 22 ans. Mais son plus grand exploit reste son Game 6 en finales de conférence contre les Celtics en 2012, alors que le Heat était pourtant mené 3-2 dans la série. Des images inoubliables.
LeBron singlehandedly beating the 2012 Celtics in Game 6 while being down 3-2 in the series is still the best individual performance I've ever seen pic.twitter.com/d0Hq7PKpPG
— Bruh Report (@BruhReport) May 10, 2018
Le Game 6 légendaire de LeBron contre les Celtics en 2012
45 points à 19/26 au tir, 15 rebonds et 5 passes : ce soir-là, le Chosen One avait littéralement atomisé la mythique franchise de Boston, mettant la ville de Miami toute entière sur ses épaules en perpétuant un véritable massacre. Journaliste réputé dans le Massachusetts, Bill Simmons avait notamment assisté en direct à cette dinguerie et des années plus tard, il se montrait toujours aussi ébranlé par ce qu’il avait vu.
LeBron a débarqué avec un air flippant sur son visage, un regard détaché, détendu qui voulait dire… en fait, on n’en savait rien. Est-ce qu’il était furieux ? Est-ce qu’il avait les bras ? Est-ce qu’il avait finalement laissé tomber ses coéquipiers ? Il interagissait à peine avec eux, il était perdu dans son propre monde, comme s’il portait des écouteurs qu’on ne pouvait pas voir.
Et puis… les shoots ont commencé à rentrer. Ficelle, ficelle, ficelle. C’est comme si Miami avait compris : « Oh ouais, les Celtics n’ont personne qui peut défendre sur LeBron James » et plus important encore, LeBron s’en était rendu compte. Il a arrêté de se soucier de faire la passe aux autres, d’impliquer ses coéquipiers dans le jeu, de faire la passe au gars ouvert, d’être apprécié tout court.
Je ne sais pas ce qui s’est passé, je sais juste que les shoots n’arrêtaient pas de rentrer. Il a assassiné à lui seul l’un des public les plus fous des Celtics dont je me souvienne. Trente points en première mi-temps. Trente ! Tout ça en gardant un visage vide d’expression. C’était comme si on regardait les images de surveillance d’un tueur en série, en train de démembrer un corps et de mettre les morceaux dans le frigo. Sauf que là, on était aux premières loges.
Si le Game 6 de LeBron James contre les Celtics en 2012 reste à ce jour l’une des plus grandes performances en playoffs de l’histoire, ce n’est pas sans raison. Dos au mur avec le Heat, la superstar avait alors lâché une masterclass de domination comme on n’en a rarement vu sur les parquets. Un match de légende, tout simplement.