Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Sujet tabou s’il en est, mais bien connu de ceux qui fréquentent les coulisses du milieu, l’abus de substances diverses et variées est indissociable de la vie politique. Et alors que les ramifications de l’affaire Joël Guerriau continuent de se faire sentir, une députée centriste a pris la parole sur les mauvaises habitudes de certains de ses homologues. Avec une honnêteté qui risque de faire grincer des dents !
C’est un secret de polichinelle : pour tenir le rythme face à une cadence infernale, notamment faite de sessions nocturnes à l’Assemblée nationale, de déplacements en tous genres, et d’agendas toujours plus chargés, de nombreuses personnalités politiques ont recours à la drogue. Et après le scandale impliquant Joël Guerriau, qui a drogué une parlementaire et qui a été contrôlé positif à de nombreuses substances, les langues se délient.
Une députée confirme l’utilisation d’alcool et drogue dans la politique
Dans les colonnes de Paris Match, Caroline Janvier, élue Renaissance du Loiret, a ainsi déclaré :
Il y a des soirées où de la drogue circule. Comme il y a des dîners ou des fins de sessions parlementaires où il y a une consommation excessive d’alcool.
Pour elle, la prise de produits illicites est pratiquement inhérente à la vie politique, et au rythme de vie totalement anormal qu’elle entraîne, impossible à assumer sans petit coup de pouce chimique :
Il faut analyser ce phénomène comme un système, sans rien excuser. La politique fabrique des comportements déviants. Les dérives se font davantage au cours des séances de nuit, de retour de dîners où il y a eu de l’alcool. Il a été proposé, au bureau de l’Assemblée, qu’on ne serve plus d’alcool à la buvette, mais ça en est resté là.
Je fais le lien avec les séances de nuit, qui n’ont aucun sens, avec le rythme de vie, la pression de l’agenda, des médias avec qui on n’a pas le droit à l’erreur. Soit vous avez une excellente hygiène de vie, soit vous prenez quelque chose pour tenir.
Si elle brise l’omerta sur le sujet, Caroline Janvier n’entend ni cautionner, ni condamner ses nombreux collègues qui recourent à la drogue… dont des ministres, comme elle l’admet :
Les pratiques addictives existent aussi chez les ministres. Que la personne qui leur jette la première pierre se mette à leur place une semaine. Ils ont un niveau de pression inimaginable. J’échange avec certains je n’ai pas de jugement, mais de l’empathie. Je ne souhaite pas jeter le discrédit sur ces personnes, car ces dérives sont le symptôme d’un engagement excessif.
Très honnête sur un sujet d’habitude passé sous le tapis, Caroline Janvier a eu le courage de prendre la parole sur la drogue et l’alcool dans la vie politique. Une problématique qui ne date malheureusement pas d’hier, et qui ne semble pas prête disparaître…