À 58 ans, le gros coup de gueule de Frédéric Beigbeder : « En France, on trouve encore normal de…

Frédéric Beigbeder
L’invité (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Actuellement à l’affiche de son nouveau spectacle « L’amour dure 1h15 », Frédéric Beigbeder n’a pas laissé le poids des années atténuer son célèbre franc-parler. C’est notamment frappant lorsqu’il s’agit d’évoquer le sujet des finances, toujours cher à l’écrivain. Et autant dire qu’il en avait gros sur la patate !

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C’est de notoriété publique : l’argent est globalement tabou en France. À la différence de la mentalité américaine, par exemple, ce sujet est souvent abordé avec méfiance, voire même dissimulé. Mais tout le monde ne se plie pas à ce diktat, la preuve avec Frédéric Beigbeder. De retour sur scène avec « L’amour dure 1h15 », l’enfant terrible de la littérature française assume les prix fixés de 23 à 46 euros.

Frédéric Beigbeder avoue sans mal avoir besoin d’argent

Dans un entretien accordé à l’Obs, celui qui se définit comme « un CGTiste de la littérature » a tenu à pousser un coup de gueule à la fois sur sa situation personnelle, mais aussi, plus globalement, sur le statut d’écrivain en France. Avec des arguments pour le moins tranchés, la preuve ci-dessous :

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Désolé mais j’ai besoin de pognon. Je n’ai pas peur de le dire, j’ai beaucoup vendu de livres dans les années 2000, un petit peu moins dans les années 2010, aujourd’hui ça marche correctement mais ce n’est plus ce que c’était. Ma carrière de cinéaste est au point mort. Ce ne serait pas un problème si on ne me réclamait maintenant les impôts de ma période faste.



Il y a une chose dont on ne parle jamais parce que c’est un sujet tabou, c’est que les écrivains ont besoin d’argent. Après des années de lutte, on a obtenu d’être payé pour se rendre dans les Salons du Livre, les festivals, les colloques, des foires littéraires, pour dédicacer nos ouvrages et faire des conférences. Mais on reçoit 150 ou 200 euros en échange.

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Pour Beigbeder, la France gagnerait à s’inspirer des modèles étrangers, et notamment anglophones. Car à son sens, un réel problème structurel existe en France :

Aux Etats-Unis, en Angleterre, en Allemagne, il y a des « book tours », des tournées promotionnelles. Un écrivain comme David Sedaris donne de véritables stand-up. Le réalisateur John Waters a fait de même avec son dernier livre. Les gens savent que c’est un moyen pour les écrivains de subvenir à leurs besoins. En France, on considère encore normal de nous faire travailler à l’oeil.

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Pas aussi à l’aise financièrement qu’il le souhaiterait, Frédéric Beigbeder a tenu à faire remarquer que les écrivains français n’étaient pas logés à une enseigne aussi convenable que certains de leurs homologues étrangers. Une manière de justifier les prix de son spectacle, qui semblent toutefois plutôt corrects au regard de la moyenne parisienne.

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