Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Près de 30 ans plus tard, les highlights du grand Michael Jordan restent particulièrement spectaculaires, même si les joueurs actuels peuvent reproduire aisément de nombreux gestes du n°23. Mais la différence fondamentale entre eux réside dans cette déclaration du principal intéressé.
Il y a un débat qui refait toujours surface dans le microcosme NBA, c’est celui qui consiste à imaginer les meilleurs joueurs de l’histoire à une autre époque. Par exemple, pour de nombreux anciens, LeBron James n’aurait pas eu la capacité de répondre au défi physique des années 80′. Pour d’autres, Stephen Curry n’aurait pas pu révolutionner la ligue 30 ans en arrière.
D’ailleurs, ce sont souvent les mêmes personnes qui affirment que Michael Jordan aurait pu tourner à 40 points de moyenne dans la ligue contemporaine, avec un tempo bien plus élevé et des défenses pas forcément féroces en saison régulière. Si ce n’est pas à exclure, il y a une chose qui est certaine, c’est qu’il ne sortirait plus forcément du lot au niveau stylistique.
L’aveu de Michael Jordan sur ses gestes acrobatiques
Aujourd’hui, de nombreux joueurs sont capables de mettre des layups acrobatiques, des dunks spectaculaires et des paniers à mi-distance. Ça n’enlève en rien le côté avant-gardiste du jeu de Michael Jordan dans les années 80′ et 90′, et le plus fou dans tout ça, c’est qu’il a toujours opéré à l’instinct. Il s’était exprimé à ce sujet lors d’une interview :
Je n’ai jamais essayé mes finitions acrobatiques à l’entrainement, ni même mes paniers dans le clutch. Évidemment quand j’étais plus jeune, je m’amusais à faire un décompte dans ma tête pour simuler un tir de la gagne, mais au niveau de la créativité, la plupart du temps j’invente des choses dans des situations où la défense dicte la réaction que tu dois avoir.
Par contre, une fois que tu mets un panier spectaculaire ou un tir pour la gagne, tu sais que tu as la capacité de créer dans n’importe quelle condition. Au final, je suis simplement devenu l’extension de Julius Erving et Elgin Baylor, de tout ce que ces gars ont créé. La vision a toujours été là, c’est juste que mon talent m’a permis d’agrandir le spectre créatif.
Michael Jordan est un génie de la balle orange, voici une preuve de plus. Il ne s’est jamais entrainé à mettre ses layups acrobatiques, il suivait tout simplement son instinct et réagissait à ce que les défenses lui proposaient. Il avait le talent pour mettre des paniers dans n’importe quelle situation, et cet aspect a influencé plusieurs générations après lui.
Aujourd’hui, voir un joueur passer sous le panier pour mettre un layup acrobatique n’a rien d’anormal, c’est un geste vu et revu. À l’époque de Michael Jordan en revanche, ces explosions créatives avaient le pouvoir de suspendre le temps.